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Joseph Kadji Defosso: Vie et mort d’un grand industriel

La saga du nonagénaire défunt qui a su tirer profit de son environnement symbolise l’entrepreneur autodidacte camerounais.

Il avait forcé le respect « immense » du magnat de la bière Pierre Castel, à en croire Protais Ayangma, dirigeant senior de compagnies d’assurances et président d’Entreprises du Cameroun (Ecam), mouvement patronal qui réunit des Pme. C’est que feu Joseph Kadji Defosso n’était pas qu’un multimilliardaire et chef d’entreprises prospères. C’était un personnage qui ne cachait pas ses méthodes terre-à-terre et ses réussites. Et quels succès ! Sans que l’on puisse le vérifier, Forbes a estimé en 2016 que le petit commerçant des années 1950 a bâti un empire qui pèse 205 millions de dollars. Né vers 1923 à Bana (Ouest), feu Kadji Defosso fit partie de la génération de grands opérateurs d’import-export camerounais qui va développer l’espace et les opportunités économiques ouverts par l’indépendance. L’autodidacte, qui a fréquenté l’école de commerce qu’est la vie du commerçant mobile, finira même par siéger au Conseil économique et social. A ses débuts à Douala, il vend des produits alimentaires, du matériel et des fournitures de bureau. Il s’investira ensuite dans la promotion de salles de cinéma à travers le Cameroun, dont l’ex-Capitole à Yaoundé en 1964. Le groupe d’entreprises créé par le défunt magnat de la bière est aujourd’hui composé de sociétés actives dans divers domaines : les assurances (AGC), la minoterie (SCC), l’immobilier (Cimède propriétaire du célèbre immeuble Cauris d’Akwa-Douala), la plasturgie (Polyplast), le transport et la logistique (SCTL), l’hôtellerie (l’Arcade en cours de réhabilitation à Bonanjo-Douala), la formation de sportifs professionnels (KSA), etc. L’Union camerounaise des Brasseries, l’entreprise-phare (créée en 1972) du groupe qui porte le nom du défunt, revendique aujourd’hui 12% en volume des parts du marché des boissons produites par des brasseries. Incontestablement cependant, c’est à l’UCB qu’il doit sa réputation de grand businessman. « Il a su résister à l’ogre Castel, qui a avalé tous ses concurrents, allemands compris », commente M. Ayangma qui se satisfait même d’un truc qu’avait le « père » Kadji : « Il a su tenir tête à ses partenaires étrangers, quand ils ne les «roulaient» pas tout simplement ; confirmant le fait que le business [n’est] p...

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