L
a critique du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) a cristallisé les attentions la semaine écoulée, précisément le 10 mai dernier, lors de la
cérémonie de dédicace de cet ouvrage à l’hôtel Djeuga Palace. C’est une production
d’un collectif d’enseignants d’économie de l’université de Yaoundé II-Soa, sous la
coordination du Pr Henri Ngoa Tabi, par ailleurs chef de département d’économie internationale. Ils sont huit intellectuels parmi lesquels deux professeurs, trois docteurs et
trois doctorants à avoir apporté leurs contributions pour l’ouvrage de 231 pages, intitulé
Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, comment atteindre une croissance à
deux chiffres ?, publié aux éditions Afrédit. La cérémonie, très courue, a vu la participation
des membres du gouvernement, dont le ministre de l’Economie, de la Planification et de
l’Aménagement du territoire, Louis Paul Motaze.
Cette critique du DSCE, considéré comme l’un des outils de pilotage de l’économie camerounaise, intervient à trois ans et demi de l’évaluation des thématiques et actions contenues dans ledit document, dont l’échéance est prévue en 2020, selon le chronogramme
de ses propres commanditaires. Le moins que l’on puisse dire est que cette critique des
universitaires arrive à point nommé. Depuis la mise en route de ce document, élaboré
et présenté comme la boussole en 2009, voilà bientôt une décennie, les résultats sont
mitigés. Pour les auteurs, la théorie du « big push », ou la grande poussée, à impulser le
développment dans tous les secteurs, est remise en cause. Du fait des difficultés liées à la
coordination et au financement. Il est plus que jamais « temps d’y apporter des correctifs,
d’initier une réforme éclairée », pour reprendre l’expression du Pr Henri Ngoa Tabi. En
analysant les forces et faiblesses du DSCE, les universitaires parviennent à la conclusion
qu’il est urgent de le solidifier, le rationaliser ou le réorienter pour relever les défis du
développement socio-économique du pays. Les causes des résultats en demi-teinte sont
indexées. La croissance escomptée à deux chiffres n’est pas encore au rendez-vous. On
n’a jamais atteint 7% de taux de croissance sur une longue durée, préalable selon les
économistes à toute émergence. Le taux de croissance oscille entre 4 et 6%. Et des propositions telles que la transformation structurelle et la modernisation du tissu industriel
visent à redresser la barre, améliorer les performances économiques.
La qualité du travail des enseignants de l’université de Yaoundé I...
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