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Concurrence bancaire: Faut-il craindre pour la stabilité du système ?

Les conclusions d’une étude menée sur le marché de la CEMAC révèlent un impact négatif, mais de moindre ampleur sur les créances douteuses.

L ’édition 2020 de la Revue de la stabilité financière en Afrique centrale, publication de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) est disponible depuis le 8 mars dernier. Ce qu’il faut en retenir, c’est qu’à date, sur les dix établissements de crédit d’importance systémique répertoriés par le régulateur au Cameroun, au Gabon et en Guinée équatoriale, aucun ne présente un niveau de systémicité élevé pour le système financier de la sous-région. Néanmoins, trois des dix banques listées (Afriland First Bank, BGFIBank Gabon et Société Générale de banque au Cameroun) se sont révélées moyennement systémiques (contre deux en 2019), souligne la revue. Tandis que sept (dont cinq opérant au Cameroun) ont été déclarés faiblement systémiques. D’après la banque centrale, ces dix établissements de crédit ont cumulé 46,1% de dépôts, 45,6% de crédits et 45,9% du total agrégé de bilan. Dans un contexte de pandémie (covdi-19 survenue en 2020) ayant entraîné un ralentissement de l’activité économique, il a fallu renforcer la résilience du système financier. Augmentation du volume des concours consentis au système bancaire, rachat d’une partie de la dette publique bancaire domestique, assouplissement de la règlementation dans le secteur bancaire, report de la seconde phase d’augmentation de capital social des compagnies d’assurances, etc. sont quelques-unes des mesures prises par le Comité de stabilité financière en Afrique centrale (CSF-Af). Toutefois, dans le paysage bancaire de la CEMAC aujourd’hui, une pratique retient l’attention : la concurrence bancaire et son impact sur la stabilité du système. C’est d’ailleurs l’un des articles thématiques publiés dans la revue suscitée. Etude menée par les économistes Désiré Avom de l’université de Yaoundé II-Soa, Bruno Emmanuel Ongo Nkoa, de l’université de Dschang et Moustapha Mbohou Mama du Fonds monétaire international. Le travail de ces techniciens couvre la période 1993-2019 et s’appuie sur les données de 49 banques.

Percée fulgurante du privé

Sur les deux dernières décennies, la part du secteur public dans l’actionnariat des banques a baissé de 58% en 1985 à 18% en 2005, au profit du secteur privé qui, dans le même temps a vu ses parts augmenter de 45% à 82%. Le tout à la faveur de la libéralisation intervenue dans les années 90. L’augmentation du nombre de banques en activité (de 34 à 59 entre 2000 et 2019) s’est faite cumulativement avec l’expansion des groupes bancaires panafricains, occasionnant de fait une perte significative des parts de marché des banques à capitaux occidentaux. En 2017, les banques à capitaux français ne détenaient plus que 21% des parts de marché dans la CEMAC contre pr&egrav...

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