L’environnement socio-économique au Cameroun est-il favorable à l’éclosion d’une véritable culture de l’entrepreneuriat, notamment l’auto-emploi en milieu jeune ?
Au Cameroun, il existe une batterie de mesures pour favoriser la culture de l’entrepreneuriat et l’auto-emploi en milieu jeune. Il s’agit d’explorer à trois niveaux. Au plan législatif, l’Etat a pris des mesures conséquentes, parce qu’il suffit d’avoir au minimum 100 000 F pour se doter d’une structure. Au plan de la formation, il existe plusieurs centres de formation, notamment SUP’PTIC qui opère beaucoup plus dans l’économie numérique, c’est-à-dire, le Cameroun digital de demain. Il y a également Polytech. Toutes sont des structures appelées à former pour qu’à la sortie, ces jeunes se mettent à leur propre compte sans forcément attendre une manne venant de l’Etat. Au plan financier, l’Etat a mis sur pied un Plan triennal spécial jeunes doté de plus de 102 milliards de F, et a créé plusieurs structures rattachées au ministère de la Jeunesse (PAJER-U, PIAASI, etc.) pour l’autonomisation des jeunes.
Quelles sont les qualités dont doit disposer un jeune travailleur indépendant pour s’assumer pleinement ?
Un jeune entrepreneur doit non seulement être bien formé, respecter la règlementation en vigueur, mais aussi avoir un sens de la créativité. Il doit être doté du savoir, du savoir-faire et du savoir-être. Et, à l’heure actuelle, c’est le savoir-faire numérique qui a pignon sur rue, parce que c’est le poumon de l’économie camerounaise dans un proche avenir. Dans le numérique, il n’y a pas de barrière en ce qui concerne l’emploi, encore moins de barrière entre les pays du Nord et ceux du Sud. Le jeune entrepreneur doit également être quelqu’un d’ouvert et relationnel. On ne peut pas travailler en vase clos. Il doit faire preuve d’un sens de leadership avéré et éprouvé. En tant que leader, il doit intégrer le fait que l’agent d’entretien a son mot à dire par rapport au technicien ou au directeur opérationnel. Donc, il doit mettre toutes ces entités ensemble et les fédérer autour d’un objectif commun; mieux, autour de sa vision. Cette qualité de leader doit être inculquée à ces jeunes qui veulent entreprendre ou qui le font déjà. De plus en plus, on note une volonté des jeunes de se mettre à leur propre compte. Le développement du pays passe par leur inventivité, dans la mesure où c’est le privé qui développe un pays. Les jeunes doivent savoir qu’ils ont intérêt à fonctionner avec des structures telles que le GICAM, le FNE, par exemple. Il est parfois intéressant d’employer que d’être employé. L’ensemble des structures créées et résolvant les problèmes de la population rendra notre pays émergent. Les jeunes doivent avoir confiance en eux-mêmes. La jeunesse camerounaise regorge un énorme potentiel. Je suis convaincu que dans chaque lycée, dans chaque unité de formation, il y a du génie. Il y a des Bill Gates et des Mark Zuckerberg qui sommeillent. Il leur faut juste un accompagnement. C’est la raison pour laquelle nous avons mis sur pied un centre d’incubation appelé Business Academy pour rendre les projets matures.
Quelles sont les clés d’une entreprise compétitive et durable ?
Pour exister dans la durée, il faut d’abord étudier le marché, c’est-à-dire identifier les besoins de la population pour y apporter une solution scientifique. Ces problèmes sont récurrents et tellement proches de nous. Dans le domaine agricole, l’agriculteur est souvent limité par le manque de pluies, l’enclavement des bassins de production. Pren...
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