Monsieur le ministre, la collecte et le traitement des ordures ménagères connaissent depuis plus d’un an des perturbations, principalement dans les grands centres urbains que sont Douala et Yaoundé. Qu’est-ce qui justifie cette situation ?
Les perturbations constatées dans le service de collecte et de traitement des ordures ménagères à Yaoundé et Douala sont d’ordre financier, technique et opérationnel. Elles sont en grande partie à l’origine de la baisse de la mobilisation de l’opérateur HYSACAM, dont les interventions sont encadrées par des contrats. Toutefois, des solutions à ces difficultés sont en train d’être trouvées.
Le chef de l’Etat a récemment prescrit l’ouverture à la concurrence du marché de la gestion des déchets dans les villes du pays.
HYSACAM n’est-elle plus en mesure d’assurer le monopole du marché de collecte et de traitement des ordures ménagères au Cameroun ?
Effectivement, une très haute instruction du chef de l’Etat, relayée par le Premier ministre, chef du gouvernement, a demandé l’ouverture du marché à la concurrence. Dans ce sillage, le Secrétaire général des services du Premier ministre a présidé une séance de travail au cours de laquelle les délégués du gouvernement de Yaoundé et Douala ont été instruits de prendre les dispositions pour la mise en œuvre de ces très hautes directives du chef de l’Etat. En outre, tant au cours de la cérémonie de signature de la convention de prêt par un consortium de banques dont a bénéficié HYSACAM, que j’ai coparrainée, en vue du renouvellement de son parc d’engins, que lors de mes récentes descentes sur le terrain à Yaoundé et Douala, j’ai invité l’entreprise HYSACAM à se préparer à affronter désormais la saine concurrence. Il convient de relever que la concurrence a existé autrefois. Ainsi, en 1991, à cause de la crise économique qui a secoué les pays africains, des perturbations remarquables ont été observées dans le service de collecte et de traitement des ordures ménagères au Cameroun. Y faisant suite, un appel d’offres international ouvert avait été lancé. A Douala par exemple, plusieurs opérateurs à l’instar de la SCAN, la Nationale, CAMPROPRE, HYSACAM s’étaient déployés. Malheureusement, du fait des facteurs bloquants, les trois autres entreprises ont cessé leurs prestations. Seule HYSACAM s’est révélée être capable de continuer l’exécution de ses prestations.
Quel est le profil des entreprises recherchées et combien seront retenues ?
Pour les villes de Yaoundé et Douala, les contrats quinquennaux (2013-2017) sont arrivés à terme en décembre 2017. A cet effet, il a été demandé aux deux communautés urbaines, suivant les très hautes directives du chef de l’Etat, de préparer les Dossiers d’appel d’offres (DAO) y afférents. En ce qui concerne Yaoundé, le DAO est transmis au ministère des Marchés publics et l’appel d’offres international ouvert déjà lancé. Il en sera de même pour Douala. Toutefois, pour assurer la continuité du service, le ministre des Marchés publics a autorisé ces communautés urbaines à signer des avenants prolongeant de six mois le contrat les liant à HYSACAM.
Concernant le profil des entreprises recherchées, tout dépendra du nouveau schéma mis en place pour la gestion efficace du service. Nous croyons que la pré-collecte peut être assurée par les PME, ONG et associations qui sont connues des communes d’arrondissement et s’emploient sur le terrain à mener ces activités. En revanche, pour la collecte, le transport et le traitement qui exigent d’énormes investissements, vous comprendrez qu’il serait intéressant d’avoir des entreprises de gros calibre, spécialisées dans ce domaine industriel. Le principe arrêté étant l’appel d’offres international, les candidatures sont ouvertes pour toutes celles qui seront capables de remplir les conditions suivant les spécifications du DAO. Je voudrais également ajouter que dans le cadre de l’intercommunalité, deux, trois ou quatre communes de moyenne envergure peuvent s’associer et passer le marché avec un seul opérateur.
La société HYSACAM a évoqué, comme freins à son activité, la croissance démographique des métropoles et les embouteillages permanents qui ralentissent le transport des déchets vers les centres de traitement. Quels schémas adopter pour que les entreprises qui seront sélectionnées surmontent ces difficultés ?
Comme je l’ai relevé précédemment, au cours des visites que j’ai récemment effectuées à Yaoundé (le 11 janvier) et Douala (les 25 et 26 janvier) pour apprécier l’état de propreté de ces deux villes, j’ai instruit les deux délégués du gouvernement d’aménager des centres de transfert des déchets, d’augmenter le nombre de réceptacles devant accueillir les bacs à ordures aux abords des chaussées et d’accélérer l’aménagement des nouvelles décharges. Par ailleurs, je leur ai demandé de prendre les dispositions en vue du retrait des carcasses de véhicules abandonnées le long des rues et de travailler en liaison avec les autorités administratives et les chefs de quartiers pour la sensibilisation des populations tout en envisageant, le cas échéant, la mise en œuvre des mesures coercitives.
La démarche est en bonne voie, car à Yaoundé, un centre de transfert est déjà identifié derrière le marché de Nsam et à Douala, HYSACAM vient d’acquérir auprès de la MAGZI un terrain de 5000m2 à Bonabéri, qui servira de centre de transfert. Les nouvelles voiries en cours de construction dans les villes de Yaoundé et Douala intègrent d’ores et déjà l’aménagement des réceptacles pour accueillir les bacs à ordures. En outre, on a relevé le fait que les décharges de Nkolfoulou à Yaoundé et Pk10 Génie militaire à Douala sont en cours de saturation pour la première et saturée pour la deuxième. Il est donc question d’aménager de nouvelles décharges et les magistrats municipaux de ces deux villes s’attèlent à cette tâche. Je voudrais également dire que le système de gestion tel qu’espéré actuellement devra être réorganisé en allotissements selon les mod&e...
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