Quel levier faut-il actionner pour réduire les accidents de la circulation routière au Cameroun et surtout mettre un terme au transport routier clandestin ? Faut-il toiletter le cadre juridique ? Impliquer davantage toutes les parties prenantes ? Passer à la phase répressive ou continuer à sensibiliser, alors que les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous ? Face à l’ampleur des dégâts provoqués par le transport routier clandestin à travers le pays, le gouvernement veut donner le coup de frein définitif à ces activités hors-la-loi. Trois ministres de la République sont montés au créneau mercredi dernier, pour présenter les détails de ce plan de lutte, en vue de circonscrire ce fléau qui gangrène l’économie nationale. Les ministres Issa Tchiroma Bakary de la Communication, Jean Ernest Massena Ngallé Bibehe des Transports et Paul Atanga Nji de l’Administration territoriale. Le transport routier clandestin, faut-il le souligner, ruine les efforts des opérateurs économiques en règle, fait perdre d’importantes recettes à l’Etat et endeuille des milliers de personnes chaque année. En huit ans, 22 314 accidents matériels et corporels ont été enregistrés sur nos routes. Pour un total de 8 669 morts, dont bon nombre sont des victimes des « clandos » ou des « opep ». « Les statistiques puisées à bonne source font état de ce que 40 à 60% des véhicules qui roulent sur nos routes sont impliquées dans des activités de transport clandestin », s’alarme le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary. Pour dire vrai, le gouvernement reprend ainsi la main sur un dossier sur lequel il n’a pourtant jamais baissé la garde. Le ministre de la Communication qualifie d’ailleurs le phénomène d’une espèce d’hydre de transport, qui ne se soumet absolument pas aux normes légales. Trop, c’est trop. La cote d’alerte est franchie. Le gouvernement entend donc s’attaquer au mal à la racine. Les prescriptions du Premier ministre, chef du gouvernement, sont formelles : le Comité national de lutte contre le transport routier clandestin devra prendre les mesures appropriées pour circonscrire cette activité. Toutes les administrations sectorielles traitant des questions liées au transport routier, à savoir les ministères de la Communication, de l’Administration territoriale, des Transports, du Travail et de la Sécurité sociale, le secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale et la délégation générale à la Sureté nationale sont en ordre de bataille. La vaste campagne nationale de communication vise à sensibiliser les populations sur les dangers publics et sociétaux que représente le transport routier clandestin. Les responsables des syndicats des transporteurs par cars, par taxis, motos-taxis ou porteurs de grosses charges, devraient activement s’impliquer. De même qu’il est prescrit aux administrations en charge de la fiscalité nationale, de relever leur niveau de présence et leur niveau de pénétration en matière de recouvrement des taxes et autres impôts. Face aux enjeux économiques, sécuritaires et sociétaux que représentent les activités du transport routier clandestin, le gouvernement entend parachever et moderniser le dispositif juridique et institutionnel existant, pour un meilleur encadrement du sous-secteu...
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