Le riz est la spéculation qui a fait l’objet de toutes les attentions lors de la conférence annuelle des responsables centraux et extérieurs du ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), les 4 et 5 février dernier. Normal, d’autant plus que cette denrée est désormais l’aliment le plus consommé par les Camerounais. C’est aussi normal que le gouvernement prescrive au rang de ses priorités la résolution du déficit de production constamment enregistré au terme de chaque campagne rizicole. Cette fois, le nouveau patron du Minader, Gabriel Mbairobe, propose la création d’un fonds spécial d’investissement en vue de produire plus de riz et mettre ainsi un terme aux importations massives. Les statistiques nationales font état d’une production nationale actuelle de l’ordre de 300 000 tonnes. Les besoins de consommation locale, pour leur part, sont estimés autour de 600 000 tonnes. Les importations, elles, sont régulièrement en hausse d’année en année. L’Institut national de la statique (INS) révèle, par exemple, que le Cameroun a importé 728 443 tonnes de riz en 2017. Pour une valeur de 183,7 milliards de F. Les pays asiatiques comptent parmi les plus grands fournisseurs, notamment la Thaïlande avec 85%, l’Inde (7%), la Chine (2%), le Vietnam (2%), le Myanmar (2%), le Pakistan (1%), autres (1%). Toujours selon l’INS, le pic des importations du riz a été atteint en 2013, avec 819 841 tonnes pour une valeur de 212,6 milliards de F. A la lecture des données de 2017, l’on se rend à l’évidence que le Cameroun a importé plus de 100 000 tonnes supplémentaire de riz par rapport à la demande locale. Comment expliquer que notre pays importe plus de riz qu’il n’en a réellement besoin ? Que fait-on du surplus de riz importé ? Sommes-nous condamnés à importer d’importantes quantités de riz chaque année, alors même que les quatre aires agro-écologiques de notre pays sont propices à la riziculture ? Bénéficiant d’un régime fiscal avantageux en vigueur au lendemain des émeutes de la faim de 2008, les importateurs se frottent les mains. Par des manœuvres dont eux seuls détiennent le secret, ils réexportent le supplément de riz vers des pays voisins tels que le Tchad, la République centrafricaine, le Congo, la Guinée équatoriale… Il est clair qu’une poignée de personnes ...
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