Le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle vient de publier une liste de 157 entreprises agréées dans ce domaine où foisonnent débrouillards, affranchis, chercheurs d’emploi, mais aussi de nombreux hors-laloi attirés par le gain facile.
Il y a un peu plus d’une semaine, le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle (MINEFOP) a publié une liste de 157 entreprises agréées pour le placement des travailleurs temporaires et/ou permanents au Cameroun. Au-delà de l’effet d’annonce, la sortie du MINEFOP met en lumière un secteur qui draine depuis quelques années de nombreux opérateurs et structures non lucratives à l’essence, mais qui, à l’expérience, se laissent parfois aller au goût du lucre. Si à ce sujet il est convenu qu’en affaires c’est l’intérêt qui guide l’action, alors les chiffres sur la clandestinité dans ce domaine parlent d’eux-mêmes. Dans la foulée de son communiqué d’il y a une semaine, le MINEFOP annonçait également la suspension de 80 structures non agrées… Après un calcul simple, on se rend compte que ce chiffre représente quasiment le tiers du marché de placement des travailleurs. Sur le détail, il est rapporté que le Cameroun compte 133 structures habilitées à fournir de la main d’œuvre temporaire aux entreprises,
aux particuliers et autres personnes demandeuses. Selon le listing officiel, 22 d’entreelles ont des agréments qui courent jusqu’en 2021 ; 60 sont agréées jusqu’en 2020 et les 51 dernières sont autorisées jusqu’à fin 2019. Dans le segment du placement des travailleurs permanents, 24 structures se partagent l’espace, dont une seule agréée. Outre le Fonds national de l’emploi (FNE), l’organisme gouvernemental spécialisé en la matière – il déclare depuis sa création en 1990 100 000 jeunes formés, 900 000 demandeurs d’emploi enregistrés, 530 332 personnes accompagnées –, certaines structures privées justifient d’un bilan plutôt encourageant. Il en va par exemple de Job Centre, dont la promotrice, Débora Tonye Mvaebeme, parle de plus de 237 jeunes insérés dans le marché de l’emploi en trois ans. Dans le même temps, cette jeune structure a contribué à la création d’une quarantaine de start-ups, elles-mêmes promotrices d’emploi… Cette activité florissante bénéficie d’un champ favorable depuis quelques années, grâce notamment à la mise en œuvre de grands chantiers infrastructurels et demandeurs d’emplois à travers le pays.
C’est ainsi que pour l’année 2019 seulement, le président de la République a annoncé pas moins de 500 000 emplois à créer. Les profils vont se recruter parmi les dizaines de milliers de diplômés qui sortent chaque année des cursus universitaires et des centres de formation professionnelle (informaticiens, professionnels du BTP, chaudronniers, mécaniciens, électromécaniciens, conducteurs d’engins lourds, etc.) et comptent parmi les plus sollicités. A l’occasion de la construction de la phase 1 du port en eau profonde de Kribi (plus de 4 000 emplois directs), de la mise en œuvr...
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