Agriculture, industrie, numérique: Une politique de développement favorable à la création d’emplois

Accueil / Spécial / Les chiffres clés / Agriculture, industrie, numérique: Une politique de développement favorable à la création d’emplois

Agriculture, industrie, numérique: Une politique de développement favorable à la création d’emplois

18 févr. 2020 15:50

L a situation actuelle du marché de l’emploi au Cameroun est étroitement liée à la nature de son économie. C’est l’une des conclusions qui se dégage du discours prononcé le 10 février dernier par le chef de l’Etat à l’occasion de la 54e édition de la fête de la jeunesse. En effet, si « notre économie ne crée pas suffisamment d’emplois », comme l’a reconnu le président de la République, c’est du fait de sa dépendance excessive vis-à-vis de l’extérieur. Cette dépendance longtemps décriée n’affecte pas que la balance commerciale du pays, dont le déficit était chiffré à 1128 milliards de F en 2016, selon l’Institut national de la statistique. A côté de cette évasion de devises, le marché du travail trinque aussi. Car, faut-il le souligner, derrière chaque choix de consommation se décide la survie ou non d’une entreprise et par extension, des emplois qu’elle génère pour satisfaire la demande. La situation vécue actuellement sur le marché national du textile (Cf. page 17) en est la parfaite illustration. Le pagne CICAM n’étant pas le premier choix des consommateurs Camerounais (6%), il est presqu’invisible sur des rayons inondés par le pagne d’origine chinoise qui lui, couvre près de 90% des besoins. Conséquence, l’effectif employé de cette entreprise nationale a diminué de 988 à 945 entre 2017 et 2018. De plus, il y aurait près de 46 personnels non recrutés, pourtant en formation depuis décembre 2016 au sein de la CICAM. Sur ce marché, la consommation stimule la création d’emplois à l’étranger, plutôt qu’au Cameroun. L’intérêt du « consommer local » n’est donc pas qu’un slogan. Il résume bien la politique de développement du pays « qui vise à moderniser notre agriculture, à stimuler notre industrialisation, notamment en transformant nos matières premières agricoles et minérales, et à développer le numérique », a déclaré le chef de l’Etat. La contribution du secteur primaire à la croissance (5,1% en 2018) ne reflète pas encore le potentiel agricole du pays. Transformer localement, c’est-à-dire encourager la création d’industries capables de proposer (tous secteurs confondus) une alterna...