Mohamadou Abbo, éleveur de bœufs à Ngaoundéré.
Quel est l’état des lieux de la disponibilité de la viande de bœuf ?
La viande de bœuf est disponible mais le problème qui se pose est celui de la qualité, parce qu’il y a un déficit en offre pour la variété Goudali. Un déficit causé par l’augmentation de la population et des choix des consommateurs. Au Cameroun comme dans la sous-région, la demande converge vers le Goudali qui est de meilleure qualité. Depuis cinq à dix ans, la population de Ngaoundéré s’est multipliée à plus de 200 000 habitants pourtant avant cela, l’abattoir de Ngaoundéré égorgeait 40 à 50 têtes. Aujourd’hui, cette infrastructure abat plus de 100 bêtes par jour. Face à cette demande sans cesse croissante, on a l’impression que la viande de bœuf est rare. A cela, il faut tout de même reconnaître aussi que le niveau de vie des Camerounais a beaucoup augmenté. Bien avant, il était difficile d’écouler la viande de 40 bœufs, mais actuellement, avec 100 bœufs, on a l’impression que la quantité de viande est insuffisante.
Comment s’effectue la distribution ?
Ce sont les clients qui viennent acheter pour satisfaire la demande qui a quatriplé sans que la population ne le réalise. Dans l’Adamaoua, il ne faut pas oublier qu’on accueille aussi les réfugiés du Tchad, de la Centrafrique et du Nigeria. Cette situation met une forte pression sur le stock de bétail existant. Et l’affluence au niveau du transport du bétail et des boucheries témoigne de ce que le pouvoir d’achat a augmenté au Cameroun.
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