Alors que les coûts sur le marché mondial s’affolent depuis quelques mois, la courbe baissière de la production nationale poursuit sa dégringolade, contraignant l’Etat à manœuvrer davantage pour maintenir un équilibre précaire des prix à la consommation.
Comme toutes les « stars » qui se respectent, le secteur pétrolier, depuis le deuxième trimestre 2021, alimente de ses caprices les manchettes des médias spécialisés en économie. Cette fois-ci, bien heureusement, il est question d’une reprise du marché, marquée par une hausse significative des cours du pétrole brut qui, selon les prévisions des spécialistes, pourraient même atteindre 60 dollars (33 391 F) le baril au cours du second semestre – au cours des mois précédents, ils oscillaient autour de 54 dollars (30 053F)… Ce qui représenterait une sacrée bonne nouvelle pour les économies du monde, quelque peu sclérosées ces derniers mois par la violente crise sanitaire du covid-19, qui s’est impromptument déclenchée il y a un an et demi. Au plan local, certains analystes voient en cette potentielle augmentation des recettes, une des motivations de l’ordonnance présidentielle du 7 juin dernier, qui augmentait le budget 2021 de 370 milliards de F, le portant de 4 862,2 milliards à 5 235,2 milliards de F…
Pour autant que cette dernière actualité puisse être porteuse d’espoirs, elle n’occulte que très peu les difficultés d’un secteur visiblement en déclin, aussi bien pour le sous-secteur pétrole que pour le gaz. Le contraste entre la reprise actuelle du marché et la santé réelle du secteur pétrolier se décrit encore mieux en faits et chiffres. Au plus profond de la crise sanitaire du covid-19, le Cameroun (55e producteur mondial de pétrole) est passé d’une production de 67,68 barils/jour en avril 2020, à 64,51 barils/jour en février 2021. Au total des comptes, avec environ 8,419 millions de barils produits entre janvier et avril 2021, la chute s’évalue à 6,8%. L’incidence sur les recettes est triviale et quantifiable, puisque selon le tableau prévisionnel des opérations financières de l’Etat (Tofe), elles sont passées de 450 milliards de F en 2019 à 409 milliards en 2020 et devraient se situer autour de 390 milliards de F à fin 2021…
Cette tendance à la chute – un état de fait pour le moins explicable de par le caractère épuisable de cette ressource – est constante depuis plusieurs décennies, au point où les analystes affirment qu’aujourd’hui le secteur pétrolier ne représente guerre plus du tiers de ce qu’il était dans les années 1980 (entre 1985 et 2018, la contribution du secteur pétrolier au PIB est passée de 14,5% à 4,7%, selon certaines sources). Une réalité qui se vit différemment dans le sous-secteur gazier qui, lui, connait un début de printemps plutôt prometteur. Il est rapporté à ce sujet que l’exploitation du gaz a commencé au Cameroun en 2012, mais la production embryonnaire de cette ressource (environ 40 000 pieds cube par jour soit 7 00...
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