Depuis quelques mois, les ménages assistent impuissants à une flambée des coûts de certaines denrées sur les marchés. Des discussions ouvertes entre le gouvernement et les opérateurs économiques sur fond de crise sanitaire pour trouver des solutions.
Etre contraint de débourser plus que d’habitude pour son kilogramme de riz, son cageot de tomates…ou devoir se contenter d’une botte de légumes moins volumineuse que d’habitude pour le même prix. Dans les différents marchés du pays, la maîtrise des prix échappe de plus en plus à la compréhension des consommateurs. Le phénomène de « saison », en référence aux périodes de récoltes et donc d’abondance de certaines denrées n’est plus seule jauge du niveau des prix. L’entrée en scène du covid-19 a quelque peu déstabilisé les certitudes. A tort ou à raison, industriels, grossistes, détaillants ont souvent tôt fait de brandir l’argument de la crise pour justifier telle ou telle autre augmentation. Dans ce qui semblait s’assimiler à des décisions unilatérales causant de lourds préjudices au panier de la ménagère, le gouvernement a choisi la voix de la concertation.
Après des mises en garde (cas du ciment notamment) et annonces de hausse de prix pour certains produits, des discussions ont été ouvertes avec les opérateurs économiques des filières concernées pour trouver des solutions adaptées à la réalité camerounaise. Le 21 juillet dernier, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a échangé avec les opérateurs des filières riz, oléagineux, industries brassicoles et matériaux de construction (ciment, fer à béton et tôles de couverture). Tous se sont accordés sur un gel des prix. Pas d’augmentation. Des propositions sont attendues de ces opérateurs pour limiter l’impact du covid-19 sur le prix de vente final au consommateur.
Matériaux de construction
Les acteurs de la filière, malgré la hausse des cours des intrants (le clinker notamment) à l’international ont convenu de garder inchangés les prix. « A un moment, la demande a un peu oscillé, il y a eu des retards dans l’obtention des matières premières tels que le clinker avec la crise mondiale et les impacts ont naturellement affecté la chaîne de production et de distribution. Mais, nous allons supporter les coûts, les contraintes mondiales et contextuelles pour maintenir les prix, en dépit du contexte. Le sac de ciment est distribué à 4 800 F dans les quincailleries et ils se feront les marges convenables pour la distribution simple », a confié l’un des acteurs, au sortir de la concertation de mercredi dernier. Le gel des prix décidé sur le ciment l’est aussi pour les autres matériaux de construction à l’instar du fer à béton et des tôles de couverture.
Riz
La céréale avec le poisson congelé, figure au top des denrées alimentaires les plus consommées au Cameroun. Avec comme autre dénominateur commun, une offre encore majoritairement soutenue par les importations. A Ebolowa dans la région du Sud, les ménages déboursent depuis quelques semaines, entre 100 et 150 F de plus pour un kilo de riz vendu au prix moyen de 480 F contre Une hausse non reconnue par le gendarme du marché, mais pourtant justifiée par les détaillants du coin. « Les fournisseurs nous font savoir que les coûts d’importation du produit ont augmenté, ce qui se répercute sur le prix du sac », faisait savoir l’un d’eux. Et pour déjouer la vigilance des contrôleurs, les prix affichés dans les commerces ne servent parfois qu’à éviter d’éventuelles sanctions. Certains revendeurs préfèrent par contre stopper la vente, attendant le retour à la normale.
D’après les données du ministère du Commerce, les besoins en riz pour le dernier trimestre oscillent entre 225 000 et 250&nbs...
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