La Commission de la Cemac et la banque centrale continuent de travailler sur ce dossier conformément aux orientations données deux ans plus tôt par les chefs d’Etat.
Cette fois, le spectre d’une dévaluation du franc CFA n’a pas plané sur le récent Sommet virtuel des chefs d’Etat de la Cemac. Pourtant, la question de la monnaie commune a bel et bien été abordée au cours de cette rencontre. Le débat sur l’avenir du franc CFA ne serait-il plus d’actualité ? Que non ! La commission de la Cemac et la BEAC, chargées toutes deux de mener la réflexion sur la nouvelle coopération monétaire avec la France continuent de s’y atteler. Le 18 août dernier après leurs discussions, les chefs d’Etat ont « réitéré leurs orientations » à ces deux institutions communautaires, ainsi que le renseigne le communiqué final au sujet de ce projet. Cela fait déjà deux ans que le chantier a été engagé. C’est en effet au cours de leur sommet extraordinaire du 22 novembre 2019 à Yaoundé, que les chefs d’Etat de la sous-région examinent de manière spécifique la question du franc CFA. Ils décideront alors, après avoir convenu de garder une monnaie commune, stable et forte, d’engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération monétaire avec la France.
Depuis la crise de 2016, les réserves de change de la sous-région sont passées d’un niveau critique à un niveau satisfaisant. Evaluées à 3,2 mois d’importations à fin décembre 2020, elles devraient revenir à 3,1 mois cette fin 2021, avant de remonter à 3,7 mois à fin décembre 2022. Une remontée qui, d’après les prévisions, seraient soutenues par la dynamique attendue dans l’évolution de la balance des paiements, d’après le dernier rapport de surveillance multilatérale de la zone. Cette évolution favorable du niveau des réserves de change, portée également par la mise en œuvre de la réglementation des changes (pour laquelle la BEAC a obtenu carte blanche pour son application judicieuse à tous les secteurs d’activités) éloigne de plus en plus l’option de l’ajustement monétaire. Mieux, elle laisse aussi plus de temps à la réflexion sur la « nouvelle monnaie commune » que les dirigeants de la sous-région souhaitent avoir. La reconstitution des réserves de change des pays de la Cemac devrait aussi bénéficier de la prochaine allocation de droits de tirage spéciaux (DTS) actée début août courant par les administrateurs du Fonds monétaire international dont ces Etats sont membres. Dans...
Commentaires