Malgré le potentiel estimé à 1,2 million d’hectares, le bambou fait de plus en plus face à une exploitation incontrôlée.
D’après l’inventaire par système d’information géographique mené par Inbar et le département de foresterie de l’université de Dschang sous la coordination du ministère en charge des forêts (Minfof), le potentiel de bambou est estimé à 1,2 million d’hectares. En outre, sur plus d’une centaine d’espèces qui existent, le ministère en charge des forêts reconnaît l’existence de quatre qui sont vulgaires, notamment le Phyllostachys aurea, le Demdrocalamus asper, le Bambusa vulgaris et l’Oxythenanthera abyssinica. La collaboration qui lie le Fonds international de développement agricole (FIDA), Inbar et l’université de Dschang depuis 2019 a permis d’identifier cinq zones potentiellement adéquates pour la production du bambou : la zone soudano-sahélienne, les hautes savanes, les hauts plateaux, les zones forestières modales et bimodales.
Toutefois, le bambou fait l’objet d’une pression. Tel que l’explique Luc Ndebe, la signature le 21 avril 2016 par le ministère camerounais des Forêts et de la Faune (Minfof) d’une circulaire interdisant l’exploitation des bois de perche [bois de petit volume utilisé dans le secteur de la construction des maisons ; Ndlr], a changé la donne. Au départ, le bambou constituait une alternative pour la régénération naturelle des forêts. Car, contrairement au bois qui met 50 à 100 ans pour arriver à maturité, le bambou pousse de 2 à 20 mm tous les jours, selon les espèces et est mature après deux à cinq ans. Or, la ruée vers le bambou fait peser des menaces. Le coordonnateur du Foder, Christophe Justin Kamga, fait observer par exemple que les bambous jadis situés le long de la localité d’Ekali sur la route de Nsimalen (région du Centre), ont disparu. Les communautés sont obligées d’aller en forêt pour trouver du bambou....
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