Un récent ouvrage publié par Afrédit propose un modèle bantou inspiré du courant socialiste.
L’Afrique peut-elle se permettre ses propres modèles de développement ? Quel est le modèle d’émergence qui soit adapté aux réalités du continent ? Trois chercheurs se sont prêtés à cet exercice dans un ouvrage intitulé « Quels modèles de développement à l’ère des dynamiques d’émergence économique en Afrique ? » Dans un essai de 187 pages publié aux éditions Afrédit et dédicacé le 20 octobre dernier à Yaoundé, les Camerounais Julien Grégoire Onguéné Ateba, Henri Fidèle Moto III et le Béninois Goh Damien Mekpo, indiquent que l’Afrique ne dispose pas encore d’un modèle de développement économique qui lui est propre. Pendant près de sept décennies, l’Afrique a fait de la navigation à vue en s’inspirant des modèles économiques importés, voire imposés. « Ces modèles ont, dans certains cas, contribué à l’aggravation de certains problèmes », affirme le chef de file des auteurs, Dr. Julien Grégoire Onguéné Ateba. Il en veut pour preuve, le modèle du « Big Push », emprunté par la majorité des Etats africains, qui serait risqué et très exigeant en matière de capitaux. A l’ère des dynamiques d’émergence actuelles, l’Afrique doit penser un modèle qui cadre avec ses réalités locales. Dans cette logique, l’un des co-auteurs, Henri Fidèle Moto III, pense que l’humain est nécessaire au développement. Il développe un « modèle culturel bantou », c’est-à-dire celui-là qui va à la conquête de son développement et qui a un projet perpétuel. Il met également un accent sur l’émergence des institutions humanisantes, à travers une réforme de l’Etat de droit qui doit devenir un levier d’humanisation, de croissance de la vie et de protection de la dignité humaine.
Goh Damien Mekpo quant à lui, met l’accent sur l’agro-écologie comme levier pour le développement durable en Afrique. Etant donné qu’en Afrique subsaharienne, 2/3 de la population sont ruraux et 65% de la population active sont agricoles, ce modèle permettrait de booster la production mondiale. Elle intègre la pratique agricole traditionnelle, en mettant l’accent sur l’agropastoral et pourrait contribuer à créer une industrie agro-alimentaire sur le modèle de Songhaï, révèle l’ouvra...
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