Une récente publication de la Banque mondiale suggère outre la diversification des exportations et des partenaires, l’exploration de nouveaux marchés à l’instar de l’Asie.
L e Camerounais Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale (BM) pour la région Afrique est au pays jusqu’au 4 mars prochain, pour présenter la nouvelle publication de l’institution intitulée : « Nouvel environnement commercial de l’Afrique en cette période perturbée ». L’ouvrage parle du commerce, comme un moyen pour transformer les économies africaines et réduire la pauvreté. L’état des lieux du commerce entre la région et le reste du monde met en lumière plusieurs points à améliorer. En effet, l’Afrique pèse pour à peine 3% dans le commerce mondial, malgré la croissance observée dans ses exportations de biens et de services au cours des dix dernières années. Or, souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale à l’occasion de la sortie de l’ouvrage, « S’ils veulent jouer un rôle actif dans le commerce international du 21e siècle, les décideurs doivent désormais sortir des approches classiques et des marchés traditionnels ».
Préférences commerciales unilatérales
L’une des pistes de solutions proposées par la BM dans sa publication, c’est la réévaluation des échanges avec les partenaires traditionnels. Les économies africaines, d’après le constat posé, utilisent très peu les accords commerciaux existants. L’exemple de la loi sur la croissance et les perspectives économiques de l’Afrique (AGOA) avec les Etats-Unis ; ou encore, l’initiative « Tout sauf les armes » avec l’Union européenne (Ue). Dans le cadre de l’AGOA notamment, les auteurs de l’ouvrage commis par la BM révèlent que l’essentiel des exportations africaines vers le marché américain est constitué de ressources naturelles, le pétrole en l’occurrence. L’or noir a en effet représenté 51% des exportations camerounaises vers l’Ue en 2019, suivi du cacao (20%, du bois (13%), des bananes (9%) et de l’aluminium (4%). Pour inverser cette tendance, la nouvelle approche consisterait, pour les pays africains, à « associer les régimes préférentiels à des instruments de la politique d’aide au développement visant à résoudre les problèmes structurels qui limitent les capacités d’exportation », explique la BM. Ramenée à l’échelle du Cameroun qui commerce avec l’Ue à 27 (marché unique de plus de 450 millions de consommateurs) dans le cadre de l’Accord de partenariat économique (APE d’étape) depuis 2008, on pense au volet accompagnement, avec notamment la mise à niveau des entreprises. L’aide au développement de l’Ue au Cameroun ces dernières années s’est entre autres concentrée sur le renforcement de la productivité et de ...
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