Pierre Zumbach, président de la fondation Inter-Progress, mandataire du gouvernement pour l’organisation de Promote.
Monsieur Zumbach, au moment où les rideaux tombent sur la 8e édition de Promote, quel est le premier bilan que vous dressez?
On peut simplifier en disant qu’on a mieux terminé que prévu. C’est une édition qu’on ne reverra plus jamais dans la façon dont elle a été préparée et s’est déroulée. En novembre 2021, on avait 150 inscrits fermes essentiellement des Camerounais et quelques Africains. Tout à coup en janvier, il y a eu un rush des inscriptions qui a conduit à 800 inscrits plus une liste d’attente. On avait calibré le site à 800 pour diverses raisons de pratique et de disponibilité de l’espace. Toutes les places préparées ont été occupées, mais à la dernière minute. On n’a jamais assisté à un tel scénario.
Pourquoi ce rush ?
Nous pensons que lorsque les gens ont su que Promote se tiendrait, ils se sont précipités parce qu’on attend Promote (surtout au lendemain d’une pandémie qui s’achève lentement) pour se relancer, relancer ces affaires, reprendre pied dans le marketing, la promotion, etc. C’est le rôle de Promote d’aider les entreprises à se repositionner dans la dynamique économique.
Quels sont les secteurs d’activités vulgarisés pendant ce salon et quel était l’objectif derrière?
Tous les secteurs d’activités étaient représentés : industrie et mines, énergie et hydroélectricité, agriculture et agro-business, infrastructures, équipements et BTP, TIC, communication et médias, Made in Cameroon, administration et services publics, finance et assurances, pavillons pays et international, éducation et formation, santé et environnement, mode et création artistique, transport et tourisme, culture, sport et loisirs. Promote est un salon multisectoriel. Toute entreprise qui répond aux critères peut s’inscrire s’il y a de la place. Mais dans le multisectoriel, par rapport au site physique, on essaie de faire des familles. Les gens préfèrent être ensemble, même avec leurs concurrents. C’est cette liste qui permet de ventiler les 800 exposants dans ces différentes familles. Malheureusement, quand une alvéole est pleine, ça déborde sur les autres et cela dérange. Il y a eu quelques problèmes comme à l’accoutumée. Dans un site moderne d’exposition il y a des carrés qui prévoient tout ce qu’il faut. Au palais des Congrès, ce n’est déjà pas possible. Mais on vit avec depuis 2002.
Que suggérez-vous ?
Que l’on construise dans la capitale un site moderne polyvalent d’exposition économique et culturel. Ce site accueillera Promote et de nombreuses autres manifestations plurisectorielles ou par filières. Yaoundé est une excellente place géostratégique, au cœur du continent pour offrir un site pour grandes rencontres économiques, aux plans national, régional et mondial. La réflexion est en cours depuis plus d’un an. Et les entreprises et les institutions qui seraient intéressées à soutenir un tel projet sont évidemment les bienvenues.
L’on a observé un dynamisme des entreprises du Made in Cameroon. Dans quelle mesure Promote contribue-t-il à faire bouger les lignes dans la politique d’import-substitution prônée par le Cameroun?
Oui les lignes bougent favorablement avec cette nouvelle dynamique. Nous ne cherchons pas à connaître les détails de cette satisfaction car en affaires, les relations peuvent rester confidentielles. Concurrence oblige. Mais nous procédons par sondage d’opinions, par des entretiens qui peuvent être approfondis et très formateurs. C’est là que l’on comprend l’utilité de venir à Promote puis, d’y revenir demain. Il faut savoir qu’une grande partie des entreprises camerounaises sont des PME dans lesquelles le made in Cameroun connaît une nouvelle dynamique souvent pour une partie des activités de l’entreprise car dans les difficultés économiques, la diversité des actions protège les PME. Mon observation me permet de dire qu’ici, le responsable d’une PME est non seulement courageux, mais agit avec beaucoup de bon sens.
Sur les 800 exposants inscrits, combien d’entreprises étrangères ont répondu présent? Les premières retombées sontelles déjà visibles ?
Les pays étrangers étaient constitués de l’Italie, la Belgique, la Grande-Bretagne, la France, l’Autriche, l’Allemagne, le Canada et la Suisse. Cela fait en tout 114 entreprises au lieu de 400 dans le passé. Le covid-19 y est pour beaucoup. En novembre, très peu d’entreprises hors du continent envisageaient de prendre un vol transcontinental qui reste encore difficile et capricieux au gré de la méchanceté du virus. Mais, en plus des collectivités mentionnées qui ont bravé les difficultés sanitaires, il faut féliciter les entreprises qui, individuellement, sont venues de Turquie, d’Iran, de Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Pakistan et du Ghana. Pour celles qui sont venues, la grande majorité est très satisfaite de cette édition. Elles sont reparties le 28 février dernier. Les relations créées par les entretiens multiples, les B2B, les apéros thématiques, toutes les occasions de rencontres ont très bien fonctionné. Les étrangers étaient moins nombreux, mais les relations d’affaires ont bien marché. Le bon partenariat est souvent discret.
19 institutions et entreprises partenaires ont reçu des distinctions lors de Promote. Quelle est la symbolique d’une telle cérémonie ?
Il y a un besoin très marqu&eac...
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