Des expériences malheureuses au sujet des métiers précis et adaptés aux exigences de l’heure ayant filé entre les doigts des Camerounais sont légion. A l’aube des années 2000, on a vu déferlé des ouvriers et techniciens colombiens lors de la construction du gigantesque projet du Pipeline Tchad-Cameroun pour juste poser le tunnel de canalisation du pétrole tchadien de Doba à Kribi. Ce sont des milliers d’emplois directs et indirects qui ont ainsi échappé aux Camerounais. Des devises sorties de la sous-région Afrique centrale. L’autre expérience qui a également intrigué les Camerounais est celle relative à l’appel d’offres national infructueux au sujet du recrutement d’un plombier lors du sommet France-Afrique tenu en 2001 à Yaoundé. On a finalement eu recours à un cabinet international pour résoudre le problème. C’est un emploi de perdu. De l’argent volatilisé. Il n’y a pas de sots métiers.
Il n’est pas si sûr qu’on ait tiré toutes les leçons de ces situations où on perd de l’argent. Pire on n’arrive pas à faire recruter nos compatriotes. Où sont les écoles qui forment les boulangers au Cameroun, selon les normes internationales ? Elles ne courent pas les rues. « Pas une seule qui réponde au standard international », avoue le ministre Issa Tchiroma Bakary en charge de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Ce membre du gouvernement a révélé en avril dernier aux hommes de médias lors d’une conférence de presse organisée à Yaoundé que la problématique de l’adéquation formation emploi se pose avec acuité dans notre pays. Le sujet revient toujours sur la table lorsqu’il reçoit et échange avec ses interlocuteurs (partenaires techniques et chefs d’entreprise) qui ne cessent de lui poser la même question sur les métiers précis, pointus ou adaptés aux exigences de l’heure. Alors que le Cameroun est un pays en chantier, il n’y a pas suffisamment de carreleurs, de plombiers, de chaudronniers… Les lycées techniques existants ne sont pas dotés d’équipements appropriés et financements adéquats, pour former des techniciens prêts à répondre aux besoins pressants du marché du travail.
Dans un tel contexte, comment peut-on développer le pays si l’on ne parvient pas à fabriquer ou à produire, en quantités suffisantes et de qualité, ce dont l’on a besoin ou que l’on utilise au quotid...
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