Cinquante ans après la mise en route de la première brasserie à capitaux locaux, Brasaf suit le pionnier mais leurs parts de marché sont très loin des majors.
L’Union camerounaise de brasseries (UCB) peut s’en vanter : elle est parmi les pionnières de fabrication de la bière au Cameroun. Une initiative de cinquante ans qui a résisté à moult péripéties, la première étant de rassembler des actionnaires camerounais pour créer cette entreprise désormais installée dans l’imaginaire du consommateur comme « l’affaire du pays ». A son usine de Bassa dans la banlieue industrielle à l’est de Douala, les machines tournent comme souvent en ce mois de juillet. Un balai de camions portant la production vers les centres de distribution traduit la vigueur d’UCB. Et dans un bar alentour, des consommateurs le disent à leur manière, en reprenant un mot d’artiste devenu célèbre : « la Kadji (bière-emblème de la maison), c’est ici ! C’est vraiment le champagne du pays ». Difficile cependant de prendre la mesure de cette proclamation en discutant avec les responsables de l’entreprise. Tout juste peut-on savoir que « UCB est à l’origine de 3 marques de bière » et réclame une part conséquente sur le marché des boissons et des bières de spécialité où « elle représente 16% en volume du marché ». Et le brasseur ne cache pas son envie d’être « un acteur majeur du secteur de la boisson au Cameroun à l’horizon 2025 ». Comment ? Avec combien d’hectolitres en plus ? Tout cela reste dans les secrets stratégiques de l’UCB qui n’a cependant pas besoin de justifier telle ambition au regard de sa présence. Les Brasseries Samuel Foyou (Brasaf) qui viennent quant à elles d’ouvrir leurs portes à l’autre extrémité de la mégapole économique Douala, à l’orée du Moungo, ne peuvent en dire autant. Le nouveau-né après une année d’activités dans d’autres segments de boissons, a mis sur le marché le 30 juin dernier sa première bière : Slash. Cette bière devrait s’inscrire dans l’écosystème du made in Cameroon qui se développe ces dernières années dans l’agro-alimentaire notamment. Mais là encore, il faut attendre pour savoir quels ingrédients, quels réseaux de distribution, échanges avec l’économie locale et autres emplois peuvent permettre de classer le produit annoncé dans cette catégorie. Elle va néanmoins, assurent ses promoteurs, « Casser les codes » pour prendre sa place dans un environnement où Brasaf me...
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