L a connotation économique de la visite officielle de deux jours du président français en terre camerounaise ne fait l’ombre d’aucun doute. A la tête d’une forte délégation composée d’acteurs public et privé, Emmanuel Macron a battu le rappel des troupes pour lancer ou relancer ce qu’on pourrait qualifier de diplomatie économique dans le giron français en Afrique. Avec le premier arrêt au Cameroun, c’est du costaud. Dans la délégation accompagnant le président français, on retrouve entre autres le ministre chargé du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’extérieur ; le secrétaire d’Etat chargé du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux et des acteurs publics de premier rang. D’autres personnalités triées sur le volet telles que le président du Fonds international agricole (FIDA), Gilbert Houngbo, sont du voyage d’Emmanuel Macron à Yaoundé. Que dire de la délégation économique avec dix patrons d’entreprises et capitaines d’industrie ? Aucun acteur économique n’est laissé de côté. Et les sujets à débattre sont bien ficelés et connus. Les questions liées à la sécurité alimentaire, à la réforme du franc CFA, la construction d’un nouveau partenariat avec l’Afrique… ont nourri la réflexion et les échanges entre les deux parties, tant au sommet de l’Etat qu’au niveau des forces vives du Cameroun.
La France, sixième puissance économique mondiale, membre du G7, est à l’offensive au Cameroun où elle a perdu du terrain dans les domaines du business, des affaires. A cause, selon certains observateurs, d’un certain sentiment anti-français qui se développerait, à tort ou à raison, dans les pays francophones d’Afrique, mais aussi du fait de la concurrence de nouveaux partenaires tels que la Chine, la Russie, l’Inde, le Brésil, de plus en plus intéressés par les ressources naturelles du continent. Cette présence remarquable a bousculé les habitudes et les partenaires traditionnels ont dû déchanter. Il y a quelques décennies, par exemple, les sociétés françaises représentaient plus de 40% de production nationale. Aujourd’hui, leur poids s’est effrité ; ces unités de production pèsent plus de 10%. Une régression compréhensible. La concurrence a érodé la toute-puissance de ce partenaire traditionnel qui n’a pas su s’adapter aux mutations. La reconquête des parts de marché est de l’ordre normal des affaires.
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