L e taux d’électrification en milieu rural est très faible. Si dans les villes moyennes et grandes agglomérations du pays, les problèmes de délestage et de coupures d’électricité sont récurrents, le monde rural broie du noir. L’énergie est rare et épisodique, par endroits. Les statistiques du Plan directeur d’électrification rurale (PDER) révèlent que 1,2 million de ménages, soit 5,6 millions d’habitants vivent à plus de 30 kilomètres du réseau électrique existant. Les données plus affinées précisent d’ailleurs que les ¾ de la population camerounaise vivant en zone rurale n’ont pas accès à l’électricité. Du coup, les conditions de vie sont pénibles dans un tel environnement. Les sources de revenus, limitées, sont peu développées. Comment sortir de cette obscurité alors que le pays dispose des cours d’eau et rivières, arrosées en toutes saisons ? Comment avoir de l’énergie à partir de ces ressources naturelles ?
La diversification de l’offre énergétique est une priorité du gouvernement camerounais. L’option de la petite hydroélectricité, définie comme l’ensemble des petites unités de centrales hydroélectriques dont la capacité installée est inférieure à cinq mégawatts, est à explorer par les collectivités territoriales décentralisées (CTD) et tous les acteurs du développement local. Les cours d’eau et rivières qui parcourent nos villages et campagnes pourraient permettre de développer cette énergie capable de booster l’économie dans les zones rurales. Misant sur cette technologie et disposant d’une bonne expertise dans le domaine, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) promeut déjà ce type d’énergie dans les régions du Littoral et de l’Ouest. Une masse critique d’ingénieurs camerounais est outillée sur la réalisation des études de faisabilité liées à la petite hydroélectricité. Le pays dispose, par exemple, de 250 sites propices au développement de la petite hydroélectricité pour une capacité énergétique de 600 MW. Seuls deux mégawatts sont actuellement valorisés, selon les experts du ministère en charge de l’énergie. C’est insignifiant. On n’a plus besoin de recourir à la formation et à l’expertise extérieures.
L’autre alternative est sans nul doute l’électrification hors réseau pour desservir le plus grand nombre de Camerounais. A quoi renvoie ce concept d’électrification hors réseau ? Ce sont des systèmes économiques en énergie provenant des potentiels naturels tels que le solaire, l’éolien, les cours d’eau et les rivières qui permettent de réaliser des mini-centrale...
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