L es malfaçons dans l’immobilier à étages causent des pertes importantes à l’économie nationale selon des experts du secteur, bien que la situation demeure peu mesurée. Autant les autorités publiques en charge de l’habitat sont toujours en quête de chiffres et de mesures du phénomène, autant les opérateurs privés allongent la liste des éléments de la facture des immeubles auto-démolis. Combien donc l’économie camerounaise paiet-elle pour ces immeubles qui s’effondrent régulièrement et plutôt prématurément dans les grandes villes du pays, notamment Douala et Yaoundé ? Pour un immeuble de quatre étages bâti sur 200 m² par exemple, comptez 300 millions de F au moins réduits en gravats, estime Alain Mougang Tankwa, expert immobilier et président de l’Association des promoteurs immobiliers du Cameroun (Apic). « Ceci implique la perte en infrastructures immobilières et la reprise d’investissements effondrés au lieu de procéder à de nouveaux investissements. Tout ceci a un coût très élevé et des coûts inutiles pour assainir les zones de catastrophe et réinvestir », renchérit Louis Désiré Awono, président de l’Ordre national des architectes du Cameroun (Onac). Les comptes ne sont pas exacts et précis mais pour ces deux experts, il est indiscutable que la facture est énorme. A Douala depuis samedi dernier, des casses ont commencé. Dans le cinquième arrondissement, des maisons à étages – dont le nombre n’a pas été précisé par l’hôtel de Ville de la capitale économique, faute de recensement exhaustif - vont passer de vie à trépas. Peut-on dire qu’il s’agit de vie, quand on mesure les inconvénients des mauvaises pratiques pour ceux qui y vivent en commençant par les risques d’y mourir ? On sait qu’en 2016, à la suite d’un effondrement d’immeuble mortel, plus d’un demi-millier de constructions étaient sujettes à contrôle accru du fait des risques qu’elles présentaient à Douala. L’argent dépensé comme le nombre de malfaçons détonne avec l’environnement où le commun des investisseurs peine à trouver des prêts. A en croire M. Mougang Tankwa, là est l’une des clés de compréhension d’une pratique peu documentée, quoique dense, dans l’activité économique. Pour ce type de bâtiment, assure notre expert, les propriétaires de chantiers sont plutôt « liquides ». Pourtant, indique une source à l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam), ces « immeubles pour la plupart n’ont pas une contrepartie de crédit ». En clair, nombre de bâtisseurs ne recourent pas aux emprunts bancaires pour élever leurs buildings. « Aucune explication, ni évaluation statistique ne pourra être trouvée dans les banques », confie notre source, haut-responsable d’une banque de la place. La difficulté de trouver une banque empêtrée dans un crédit compromis par l’effondrement de l’investissement auquel elle aura prêté son concours s’accroit par ailleurs du fait de la régulation. D’après notre banquier, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a drastiquement réaménagé les conditions des prêts immobiliers. De sorte que l’argent r&eacu...
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