A un rythme hebdomadaire, la commission en charge de l’examen des permis de bâtir à la mairie de Yaoundé enregistre 25 demandes de permis de construire. C’est le circuit normal où la démarche peut être approuvée ou rejetée. « Si nous dénombrons 60% de constructions qui se font sans l’obtention d’un permis de construire, instrument de contrôle, vous comprendrez que dans ces 60%, il y a une bonne partie qui serait à risque. Et il faut encore veiller à ce que les 25 déclarés se fassent suivant la procédure approuvée », calcule Fernand Didier Manga, sous-directeur de l’urbanisme et de l’architecture à la communauté urbaine de Yaoundé. Pour l’année 2020, Douala s’illustre par la même réticence que Yaoundé mais bien « mieux ». « Seulement 7% des constructions réalisées dans la ville ont fait l’objet de délivrance d’un permis de construire », confessait récemment le maire Roger Mbassa Ndine, dans une interview à nos confrères de Cameroon Tribune. Les services d’architecture municipaux avouent donc ne pas avoir de bonnes performances dans le suivi des constructions des deux cités phares du Cameroun. Faute de moyens. Entre trois et quatre équipes de contrôleurs sont déployées chaque jour pour inspecter à la qualité des travaux dont la mairie est légalement en charge de la surveillance dans la capitale. Insuffisant, aux yeux de l’architecte Manga qui juge que le problème est d’abord culturel. « A Yaoundé, dit-il, nous n’avons pas d’informations, des données sur des bâtiments qui risquent de s’écrouler. Mais il est aussi certainement élevé, comme à Douala ou ailleurs, parce que la construction est d’abord spontanée au Cameroun. Si nous dénombrons des constructions qui se font sans l’obtention d’un permis de construire, instrument de contrôle, vous comprendrez qu’il y a une bonne partie (de ces sans-permis) qui serait à risque. » Dans la métropole de 4,5 millions d’habitants qu’est Douala aujourd’hui, comme l’indique le maire dans une récente grande interview à une FM de la capitale des affaires, l’on a déjà réévalué la situation après les accidents de 2016. Plus de 500 constructions à risque avaient alors été répertoriées. Sept ans plus tard, l’hôtel de Ville de Bonanjo affine encore son recensement pour le mettre à jour. Combien d’immeubles les bulldozers municipaux vont donc broyer cette année pour éviter des drames sociaux et économiques ? Une trentaine, en prenant la moyenne des cinq dernières années, annonce Fernand Didier Manga. « On détruit mais on n’a pas de données pour distinguer les valeurs. Nous n’inventorions pas, faute d’un service chargé d’évaluer cela », reconnaît le responsable de l’urbanis...
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