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« Œuvrer en faveur des initiatives de complémenta- rités régionales »

René Yatcho Nyaben, économiste.

En 2022, la croissance du PIB en Afrique australe a stagné à 2,7%, bien en-dessous de la moyenne africaine de 3.8%. Comment rendre la région plus résiliente ?

L’Afrique australe (entendue ici le vaste ensemble qui regroupe les pays comme l’Afrique du Sud, la Namibie, la Zambie, le Zimbabwe, le Mozambique, l’Angola…) semblait avoir bien surmonté les effets de la crise dont vous parlez. Mais, la stagnation de ses deux plus grandes locomotives (Afrique du Sud et Angola) au cours de ces trois dernières années a plongé toute la sous-région dans une situation contractée qui entraîne le PIB régional vers le bas. Cette fragilité aux chocs internes et externes a accentué les déséquilibres observés. Pour éviter qu’une telle situation perdure, il faut d’abord conduire des politiques d’incitation à la création des entreprises et de soutien aux PME existantes en veillant à construire une croissance fondée sur des produits complexes et non uniquement sur les produits de base. Ensuite, il faut penser à faciliter l’accès des entreprises à l’énergie et aux financements. Enfin, il faut absolument œuvrer en faveur des initiatives de complémentarités régionales avec, si nécessaire, une harmonisation des modes de paiement et des procédures douanières. Cette dernière mesure est capitale car, il a été observé à ce jour, qu’à l’exception de l’Afrique du Sud, aucun des pays de la sous-région n’a une activité productive adaptée à la demande de ses voisins. Il apparaît donc clairement qu’en renforçant la complémentarité entre Etats, l’Afrique australe pourrait mieux assurer sa transition productive. Complétée par de meilleures intégrations des chaînes de valeur continentales et mondiales et par un partenariat public-privé actif, la complémentarité sus-évoquée donnerait aux pays concernés les moyens de mieux supporter voire gérer les chocs externes et internes.

La BAD souligne l’importance des financements climatiques. Comment mieux impliquer le secteur privé dans les plans d’action climatique de la région ?

C’est une question de partenariat public-privé qui devrait exister dans les économies en construction comme celles de l’Afrique australe. Cela dit, ce partenariat se prépare, se murit et s’articule autour d’éléments, voire de paramètres précis. Il ne s’agit donc ni d’incantations, ni de morale sociale car, les acteurs publics et privés poursuivent des intérêts divergents. En ce sens, l’implication doit se faire sur une base déterminée à l’avance dans laquelle le secteur privé comprend exactement ce que l’Etat attend de lui. Dans ce contexte, il faut relever que le privé comprend les entreprises qui agissent dans le domaine climatique et les financeurs de qui l’on attend la mobilisation des fonds pour des interventions dans le domaine. Ces précisions sont fondamentales car, elles permette...

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