Au plan national, la gestion des déchets urbains est une préoccupation lancinante. La seule ville de Yaoundé, capitale politique du Cameroun, par exemple, produit chaque jour 3 000 tonnes d’ordures. Selon des sources, le tiers de ces ordures est enlevé au quotidien. Le reste n’est pas ramassé. C’est à peu près la même configuration dans la ville de Douala, capitale économique du pays. Dans les douze autres communautés urbaines du pays, à savoir, Bafoussam, Garoua, Maroua, Bertoua, Ngaoundéré, Ebolowa, Buea, Bamenda, Nkongsamba, Edéa, Kumba et Kribi, la production journalière d’ordures oscille entre 1 000 et 2 000 tonnes. Les mêmes difficultés de ramassage se posent avec acuité. Les maires de ville ont du travail et un grand challenge à relever. Au-delà des questions environnementales et sanitaires, la gestion des déchets urbains, si elle est bien pensée et ficelée, pourrait constituer une opportunité pour avoir plus de recettes et d’emplois au sein de nos collectivités territoriales décentralisées. C’est un secteur porteur susceptible d’intéresser les investisseurs et autres détenteurs de capitaux privés.
Mais, les réalités urbaines sont telles que les déchets étouffent les citadins. Face aux ordures qui débordent les poubelles, les structures en charge du ramassage sont limitées et incapables d’assurer le service. La configuration de nos grandes métropoles et villes moyennes, marquée par l’anarchie et le non-respect de plans d’urbanisme, complique le travail de ramassage. Certains quartiers sont spontanés et d’accès difficile. Les bidonvilles et nouveaux quartiers, situés dans les périphéries urbaines, ne disposent pas de points de dépôts précis ; les habitants ne se gênent pas de jeter leurs ordures partout dans les espaces vides. La circulation de gros engins commis au ramassage est de plus en plus difficile dans les villes, du fait des ordures jetées en bordure des rues ou en pleine chaussée. La démographie galopante et non maîtrisée rajoute aux difficultés des acteurs chargés du ramassage.
La gestion actuelle des déchets urbains ne donne pas encore satisfaction aux agents économiques. Les villes insalubres suffoquent et étouffent les citadins. Il faut changer de paradigme et trouver des solutions appropriées à ces immondices qui polluent nos villes. Les gros camions et engins ...
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