« Carton rouge aux dirigeants de clubs qui ne respectent pas leurs engagements vis-à-vis des joueurs. » Alors que les autres phrases sont à l’encre noire, inscrite en rouge sur un calicot de la réunion du Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc) jeudi 17 août dernier à Douala, l’énoncé met en relief le problème. Bien au-delà de l’affaire du Bamboutos FC, le populaire club établi à Mbouda, privé de visa par la Fédération camerounaise de football à la suite d’une évaluation de sa pratique sociale, salariale notamment. L’affaire s’est développée au point que Bamboutos, grand animateur de l’Elite 1, ne devrait pas disputer la prochaine coupe de la Confédération (CAF). Signe que l’argent des joueurs occupe plus de place dans les conflits récurrents et que la balance penche du côté des acteurs du champ de jeu ? On n’en est pas encore à cette mi-temps là, si l’on en croit le Synafoc. Une enquête de 2022 menée par ce syndicat conclut que seuls « trois clubs sur les 35 que comptent l’Élite 1 & 2 payent régulièrement les salaires ». Plus généralement, le différend lié au salaire représente 97% des saisines de la Chambre Nationale de Résolution des Litiges de la fédération par les joueurs syndiqués. «Ils portent sur des revendications salariales. Nous avons publié un rapport qui le dit clairement. Trois clubs : Coton sport, Stade Renard pour l’Elite 1 et Victoria pour ce qui concerne l’Elite 2 paient de façon régulière les salaires », assure Eric Menye, directeur des opérations du Synafoc. En fait de salaire, il s’agit surtout d’appliquer une convention non collective dès lors que les entrepreneurs du football que nous avons interrogés ne sont pas d’avis qu’il s’agit de la meilleure solution. En 2022, en effet, la nouvelle direction de la Fecafoot élue en décembre 2021 a fixé un plancher de minimas. Elle les a portés à 200 000 F mensuels en Elite 1 et 75 000 F en Elite 2. Chez les footballeuses de la Guinness Super League, il fallait verser au moins 100 000 F, réduits plus tard de moitié, soit au final : 50 000 F. Une démarche de régulation élémentaire qui s’inscrit dans une suite de décisions de modernisation dont celle non réalisée de l’Etat de verser chaque mois 100.000 F à chaque footballeur de l’Elite I et 50.000 F à celui qui évolue dans la division juste en-dessous. La promesse remonte à 2011 et le mot professionnalisme est alors en vogue. Cette année-là, la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) quittait les gradins pour s’installer à la table des commissaires de match. Les offensives des joueurs et amoureux du football qui demandent plus pour ceux qui font le spectacle à onze contre onze n’ont pas changé grand-chose depuis lors. Jusqu’à l’effervescence de 2022, qui n’a pas encore démontré qu’elle fera prendre un tournant décisif au match de la rémunération. Car, contrairement à ce qui se dit dans les interminables p...
- Fil Eco
- Enquête de la semaine
-
Marchés & FINANCES
-
Marchés
-
Finances
-
-
Cahiers de l'entreprise
-
Catégories
-
-
-
-
-
- Made in Cameroon
- Débats et analyses
- World Business
Commentaires