L ’affiche ne paie pas de mine. Cette vieille feuille de contreplaqué de deux mètres carrés aux bouts racornis qui a servi comme tableau d’école dans une autre vie en entame une autre dans la publicité. Elle dit : « Laissez vos enfants chez Maman M.. et récupérez-les le soir en rentrant. » Posée sur une véranda en bordure de route dans le cinquième arrondissement de Yaoundé, c’est le début d’une toute petite entreprise de service à la personne que la rentrée scolaire va favoriser à en croire son initiateur, Maman M. : « Beaucoup de gens dans le quartier ne savent pas comment gérer les plus petits qui n’iront pas à l’école. Pendant les vacances, les plus grands veillaient sur eux mais avec l’école, ce n’est plus possible. » La sexagénaire retraitée de l’éducation nationale a donc flairé un mini-filon et décidé d’offrir des gardes d’enfant contre « un petit quelque chose ». Les jeunes couples des environs sont dans son viseur. Comme pour cette baby-sitter, les premiers jours de septembre vont apporter de menus ou substantiels revenus à des commerçants transporteurs, répétiteurs dont certains n’ont pas hésité à « professionnaliser » leurs services. C’est leur rentrée des cashs. Sur Internet, les sollicitations pleuvent vers les parents désireux de trouver un encadreur pour des cours d’appui à la maison, presque des précepteurs chez certains ménages fortunés. A Douala où s’est installée la Pme Prepdia, il peut se trouver de tels clients, tant elle vise large et réduit ses tarifs : « Nous sommes impatients de fournir une assistance académique à 10 000 apprenants cette année. » L’entreprise n’en est pas moins concentrée vers sa clientèle de base et innove. Cette année, elle enverra aux parents des points de situation hebdomadaires et mensuels sur l’évolution des cours. C’est le début de la haute saison. Un peu comme ces enseignants sous contrats privés qui ne bénéficient pas de la prise en charge salariale tout au long de l’année, à la différence de leurs confrères fonctionnaires. Même si beaucoup changent de statut à cet égard grâce au développement des cours préparatoires notamment. Adeline Nga, enseignante des techniques de l’industrie d’habillement y compte bien : « La reprise des classes sur le plan du travail nous permet de recommencer nos activités normalement et avoir de nouveau notre gagne-pain. » Cette professeure parle d’une paie mensuelle de 50.000 F. En jonglant, elle espère obtenir des contrats dans deux établissements pour un total mensuel de 90.000 F à 100.000 F. Plus visibles, les transporteurs. Du pilote de moto-taxi jusqu’au chauffeur de courses privées, chacun se prépare. L’on observe la mutation dans ce domaine avec la facil...
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