Alhadji Mohamadou Abbo Ousmanou, un magnat des affaires, a tiré sa révérence à 87 ans, le 13 octobre en Turquie et inhumé, selon la tradition musulmane dont il était adepte, à Ngaoundéré, sa ville natale, le 15 octobre dernier. Que retenir aujourd’hui de la vie de cet industriel florissant (affectueusement appelé AMAO par ses proches) et homme aux multiples casquettes que nous avons côtoyé dans le cadre professionnel lors de notre séjour dans l’Adamaoua (2009-2011) ? Le « motor-boy » qu’il était a gravi tous les échelons pour se hisser au sommet des affaires, du business, de la société, de la politique… Et laisse derrière lui comme héritage un immense empire, fruit d’un travail acharné, méticuleux, patiemment construit autour des valeurs qui étaient les siennes, puisées dans la pratique de sa religion musulmane et l’école de la vie, traits marqueurs de ce peulh pur-sang. En réalité, AMAO est un self-made-man, qui, n’ayant pas fait de longues études, a su contribuer à écrire les plus belles pages de l’histoire économique, politique et culturelle de l’Adamaoua, voire du Cameroun. En prenant en main son destin, qu’il a su forger à son goût, créer des entreprises, offrir des opportunités, impacter la vie des autres, de la ville de Ngaoundéré, de l’Adamaoua, du septentrion, contribuer à l’économie nationale… Il était parmi les pionniers du transport interurbain à écumer les routes non bitumées, voire les pistes agricoles et rurales de l’époque, reliant les villes de Ngaoundéré, Mbanyo, Yaoundé, via Foumban, Bafoussam…Il fallait le faire. Qui ignore aujourd’hui la Société camerounaise de maïseries, la célèbre Maïscam, un des fleurons de l’agro-industrie, dotée d’un capital de près de quatre milliards de F, étendue sur une superficie de 2 500 hectares dans la bourgade de Borongo, village de la commune de Ngan-Ha, à une trentaine de kilomètres de Ngaoundéré – ville ? Propriétaire d’un des plus grands ranchs de l’Adamaoua avec plus de 10 000 têtes de bœufs, situé dans la localité de Nyambaka, toujours dans le département de la Vina, ce grand éleveur organisait chaque année la fête du taureau pour promouvoir l’excellence et l’émulation au sein des bergers. Cette activité qu’il a instituée par passion survivra-t-elle à son promoteur ? A travers ses différentes entreprises, des centaines d’emplois directs et indirects font vivre de nombreuses familles. L’hommage mérité aujourd’hui rendu à ce géant de l’agro-industrie trouverait sa justification dans le fait que des préjugés tenaces ont tôt fait de faire croire et véhiculer dans l’imaginaire populaire que les régions septentrionales, taxées à tort ou à raison de localités les plus pauvres du pays, doublées à l’ingr...
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