Comment contrer efficacement l’inflation galopante actuelle sur le marché ? Comment faire respecter les prix homologués ou négociés de denrées de grande consommation, prix régulièrement foulés aux pieds par les commerçants, distributeurs et autres producteurs, de manière rusée ou ostentatoire ? Comment comprendre que dans un pays essentiellement agricole comme le Cameroun (les cinq aires agro-écologiques sont propices à toutes les spéculations), on en soit encore à importer massivement des denrées alimentaires et produits de première nécessité – même ceux qu’on peut localement produire ? Personne ne pourrait s’expliquer ce paradoxe. Qu’est-ce qui nous empêche aujourd’hui après les répercussions du Covid19 sur l’économie nationale et les effets dévastateurs de la guerre en Ukraine sur le circuit de l’approvisionnement en céréales, de nous concentrer sur la production des produits alimentaires, de concevoir des projets agricoles structurants ? Mais, alors rien. On apprécie à leur juste valeur les efforts et les actions du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui multiplie les réunions et les descentes sur le terrain pour convaincre les producteurs, les promoteurs et les fabricants, les différents acteurs… à respecter les prix homologués, à faire baisser les prix des produits de grande consommation... Et de ses collaborateurs qui sont également sur le terrain pratiquement tous les jours, pour relayer la politique du gouvernement en la matière. En obtenant parfois des résultats intéressants.
Mais, le problème n’est pas à ce niveau. Il est ailleurs. Après les échanges dits fructueux, les parties prenantes à ces concertations régulières et récurrentes ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde lorsqu’il faut mettre en application les mesures et les engagements pris de commun accord. Et c’est toujours le consommateur final qui trinque et paie le prix réel fixé par le vendeur du quartier, le commerçant, ou le distributeur. Le modèle de l’approvisionnement des produits sur le marché n’est pas adapté. Il faudra le questionner, le revoir de fond en comble. Ne pouvons-nous pas inverser la tendance ? En prenant le récent rapport de la Banque mondiale sur l’agriculture et de l’agro-alimentaire, on retient que le secteur pourrait générer un marché de plus de 1 000 milliards de dollars en Afrique à l’horizon 2030. Aujourd’hui, le marché africain ne représente que 313 milliards de dollars. Le potentiel agricole du continent, du Cameroun n’est pas encore exploité. Ce qui explique les distorsions des prix sur le marché africain, le marché camerounais.
Le Cameroun peut produire localement toutes les spéculations dont il a besoin pour se nourrir, sans forcément re...
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