Nous voici à l’aube d’une année prometteuse, avec une projection de croissance de 4,5% et une inflation autour de 3,3%. Le Cameroun, poumon économique de l’Afrique centrale, se gargarise de rester une économie toujours résiliente depuis quelques années, malgré les chocs exogènes (les effets du Covid-19, la guerre en Ukraine) et endogènes (la lutte contre Boko Haram à l’Extrême-Nord et l’insécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest). Pour cette année, le budget de l’Etat, à hauteur de 6740,1 milliards de F, sera lancé demain 11 janvier 2024, à Maroua, chef-lieu de l’Extrême-Nord, l’une des régions la plus peuplée et la plus pauvre du pays où les pouvoirs publics n’ont cessé de concocter des programmes et projets spécifiques pour réduire la misère et la pauvreté ambiantes. Par endroits, la situation n’est guère reluisante dans la réalisation des projets destinés aux régions sinistrées ou aux autres régions du pays. Les résultats ne tiennent pas très souvent la promesse des fleurs. La politique du « Big Push », caractérisée par la matérialisation d’une série de plans triennaux (spécial, jeunes…) ont donné des résultats mitigés. Le gouvernement a proposé et conduit de front plusieurs projets d’envergure dans des domaines d’activité variés L’impact réel des investissements accordés aux jeunes ou consacrés à la réalisation de projets porteurs n’ont pas souvent donné satisfaction aux décideurs et bénéficiaires.
Au moment où le Cameroun s’apprête à lancer le plan triennat intégré d’import-substitution, à partir de cette année, pour une période de trois ans (2024, 2025 et 2026), la priorité est de produire plus localement dans les domaines des céréales (riz, maïs, soja, mil/sorgho, blé) et autres produits de grande consommation telles que le poisson. L’ambition étant de réduire les importations massives de ces céréales et denrées. Le Cameroun veut donc renforcer sa sécurité alimentaire et surtout réduire le déficit de la balance commerciale, de l’ordre de 1500 milliards de F par an, selon le chef de l’Etat Paul Biya, lors de son adresse à la Nation le 31 décembre dernier. Les ambitions sont légitimes. Mais les réalités sont têtues. On peut bien se passer de certains biens et produits importés. Un acteur à prendre au sérieux : l’administration publique nationale et locale. Quelle est sa place dans la réalisation de ces projets ? L’un des écueils à éviter est certes d’embrasser trop de projets à la fois, l’efficacité de l’administration est aussi la clé de réussite. Si la dispersion d’énergie est un facteur d’échec, les responsables chargés de ces politiques publiques pourraient faire capoter les projets et programmes tant qu’ils ne sont pas pris en compte. Il fait donc concentrer ses énergies sur les programmes pour lesquels on dispose d’une expertise et de compétences a...
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