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Le naira dévalué et nous

L a proximité avec la première économie du continent (le géant Nigeria), avec laquelle le Cameroun partage une longue frontière de plus de 2000 kilomètres, devrait pousser les opérateurs économiques nationaux à rester toujours vigilants et attentifs à ce qui se passe du côté du puissant voisin. Du moins, ils devraient toujours garder un œil ouvert sur l’activité économique et financière de ce côté. Depuis quelques jours, la monnaie nigériane, le naira, a subi de plein fouet une dévaluation progressive. Le taux de change avec le franc CFA est désormais très fluctuant. Au début de la semaine en cours, un billet de 1000 F CFA donnait droit à 2200 naira, voire plus, par endroits, dans les transactions informelles. La situation s’est emballée avec l’affaire de la société de crypto-monnaie Binance, à qui les autorités nigérianes ont infligé une amende de 10 milliards de dollars. Aux yeux des autorités nigérianes, cette société est venue accélérer cette dévaluation. Du coup, cet état des choses ne pouvait laisser indifférents les échanges, les commerces entre les deux pays où traditionnellement la balance commerciale est chroniquement déficitaire en défaveur du Cameroun. Cette situation pourrait encore venir aggraver ou détériorer davantage l’industrie naissante locale à l’aube du plan triennal intégré de l’import-substitution (2024-2026). Et de quelle manière ? Comment réagir à cette nouvelle donne ? Qu’importons-nous du Nigeria ? Qu’exportons-nous vers cette première puissance africaine ?

Le Cameroun importe du Nigeria, de manière massive, les produits manufacturés (cosmétiques, vêtements, plastiques, appareils domestiques, équipements informatiques, ustensiles de cuisine, pièces détachées de véhicules…), produits pétroliers (carburants frelatés, communément appelés zoua-zoua), produits agricoles (engrais, urées…). Même si le Cameroun exporte les céréales (riz, mil/sorgho, soja) et les légumes tels que le « eru » ou l’«okok» vers le Nigeria, notre pays reste un grand importateur des fruits et légumes tels que les oranges, les mangues, les produits transformés (jus de fruit)… Les produits exportés vers ce pays restent globalement à l’état brut, sans transformation. Cela nous confère un statut peu glorieux de grand fournisseur d’intrants et matières premières à l’industrie nigériane. Et c’est justement cette industrie locale que l’Etat du Cameroun veut pourtant protéger et promouvoir à travers la politique d’import-substitution, inscrite dans la Stratégie nationale de développement (SND30), dont la finalité est la transformation structurelle de notre économie.

La dévaluation de la monnaie nig&eacu...

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