Des médailles d’honneur aux travailleurs pour l’un, des fermetures d’usines et grèves régulières d’employés sans salaire chez l’autre. Le contraste de performance, des deux principales entreprises nationales bâties autour du cotonnier, s’illustre bien ces derniers temps. Et les chiffres parlent mieux encore. Alors que la Société de développement du coton du Cameroun (Sodecoton) enchaîne des bilans positifs (4,6 milliards de F de résultat net en 2022) depuis une huitaine d’années, en dehors de l’épisode covid-19 de 2020, la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam), elle, n’en finit plus de se chercher les voies de son redressement (-577 millions de F en 2022). Le gouvernement reconnaît dans son dernier rapport sur la situation des entreprises publiques, qu’au 31 décembre 2022, « la détérioration des indicateurs financiers de la Cicam se poursuit ». La transformation de la fibre en vêtements et autres textiles demeure pourtant une activité fort dynamique dans le monde. Où offres et demandes cheminent globalement vers les sommets. Le rapport de l’Organisation mondiale du commerce sur les échanges internationaux chiffre à 19,6% la progression des exportations d’habillement en 2021, contre 7,3% pour le textile. Le tout recouvrant un volume d’environ 1000 milliards de de dollars (6000 milliards de F actuels) de ventes au-delà des frontières des industries des pays producteurs. Au Cameroun, l’Institut national de la statistique (INS) révèle qu’en 2022, les importations de coton représentaient plus de 10000 tonnes et 3,5 milliards de F. Quoiqu’en baisse par rapport à 2021 : de 68000 à 59000 tonnes, la friperie importée quant à elle représente quand même 32,7 milliards de F. Il faut par ailleurs distinguer et compter dans d’autres marchandises qui sont venues d’autres économies, des matières qui empruntent plus ou moins à la fibre de coton : tapis et revêtements de sol (2,3 milliards de F), chaussures (12 milliards de F), bonneterie (4 milliards de F), etc.
60 ans
Tandis que les machines à tisser de la Cicam se grippent donc, le Burkina Faso par exemple a mis en route fin mars le chantier d’un complexe industriel d’environ 165 milliards de F. Les cours du coton, eux, ont été marqués par une hausse de 8,43% en 2022. C’est dire le paradoxe de la paralysie partielle de ce segment de l’industrie nationale. L’Etat-propriétaire explique que la faible note de Cicam tient à l...
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