Le rhinocéros noir n’a plus été aperçu au Cameroun depuis 1996. Les populations d’éléphants ont baissé de plus de 50% dans le paysage du parc national de Lobéké, en moins de 20 ans. Cette sonnette d’alarme est du ministre des Forêts et de la Faune. Dans son exposé, Jules Doret Ndongo faisait ainsi le point sur le phénomène du braconnage lors du conseil de cabinet, tenu le jeudi, 27 mars dernier, à l’immeuble Etoile. En présence du premier ministre, Joseph Dion Ngute et des membres de son gouvernement au complet. L’ampleur de cette pratique prohibée qui décime les espèces protégées est alarmante et inquiétante. La situation est catastrophique dans le parc de Waza où les lions sont sérieusement en danger et en net recul (seuls quelques lions sont bagués et surveillés par des chercheurs américains), du fait des exactions répétées de la secte Boko Haram dans cette aire protégée. La même menace pèse sur les girafes et autres espèces, constituant pourtant le charme et la particularité des parcs de Waza et de Kalamaloué dans le Logone et Chari. Depuis la décennie 2010, cette menace a dépassé les seules limites de nos frontières nationales, elle s’est internationalisée avec la perte d’une centaine d’éléphants décimés lors de l’inoubliable attaque perpétrée dans le parc de Bouba Ndjida dans la région du Nord. Des assaillants lourdement armés et organisés, en provenance de pays voisins et lointains (Soudan et autres), à la quête de pointes d’ivoire, ont porté un coup dur à la population d’éléphants. Depuis lors, la saignée ne s’est pas arrêtée. Elle continue. Les braconniers, de plus en plus nombreux, ont changé leurs modes opératoires. Ils n’ont plus de frontières. Disposants des ressources sophistiquées et modernes, ils écument les aires protégées pour saccager toutes les espèces animales, sans états d’âme. Les riverains sont leurs proies faciles dans la mesure où ils ne disposent d’aucune arme pour se défendre. La criminalité faunique est structurée, organisée et bénéficie de soutiens insoupçonnés au sein de l’élite nationale et mondiale, tapie dans les secteurs stratégiques de l’économie, des finances et de la politique. Les pointes d’ivoire, les écailles de pangolin ou les peaux de panthère, par exemple, très sollicitées sur le marché noir, alimentent un trafic international illicite, difficile à démanteler par les Etats fragiles comme les nôtres. La lutte contre le braconnage est une préoccupation majeure du gouv...
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