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Désinformation économique: Le marché de la rumeur perturbe les affaires

Le phénomène du « fake news » n’épargne pas les acteurs économiques et la répercussion demeure relat

A en croire le jeune patron Beaugas Orain Djoyum, directeur général d’ICT Media Strategies, cabinet d’e-Réputation, de veille stratégique et de personal branding, l’évaluation que l’ONU a publiée début juin est probablement en dessous de la réalité. Il s’agissait pourtant d’une alerte lancée ce 10 juin par Abdou Abarry, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau régional pour l’Afrique centrale, lors d’un exposé devant le Conseil de sécurité. M. Abarry s’est dit préoccupé par la montée de la désinformation, car, assure-t-il, 65 % des contenus politiques partagés sur les réseaux sociaux au Cameroun entre janvier et avril 2025 étaient faux ou manipulés. « En réalité, commente M. Djoyum, la part des contenus politiques manipulés pourrait même dépasser 65 % dans certaines niches conversationnelles très engagées que sont les groupes fermés sur Whatsapp, les pages Facebook partisanes ». Mais pour les 5,5 millions d’internautes réguliers qu’il recense, cela ne s’arrête pas là. Une quinzaine de cas et d’effets qu’il cite presque spontanément, débordent sur le champ économique, assure en effet Laurent-Charles Boyomo Assala, professeur des sciences de l’information et de la communication. Au Cameroun, note-t-il, les experts de la Chambre de Commerce ont diffusé en 2023 une alerte sur des campagnes de désinformation ciblant les produits agricoles camerounais à l’exportation. « On observe également une augmentation des contentieux commerciaux liée à des malentendus provoqués par des informations imprécises ou falsifiées circulant sur Whatsapp et Facebook », relève M. Boyomo Assala. Habitué de la scène, Chedjou Kamdem, qui se veut éducateur des usagers du net, tempère le constat. « Il est vrai que les réseaux sociaux au Cameroun sont devenus un espace où circulent énormément des informations non vérifiées. Cependant, il faut nuancer : tous les contenus ne sont pas forcément intentionnellement manipulés. Certains relèvent simplement de la mauvaise interprétation, de l’émotion, ou d’un manque de culture numérique chez les utilisateurs. » En réalité, analyse M. Chedjou, il y aurait une surreprésentation de contenus faux qui peut pousser à conclure qu’ils dominent l’espace, alors qu’en volume total, le paysage est plus contrasté. « Il est donc important de sensibiliser, non seulement aux chiffres, mais aussi aux mécanismes derrière la désinformation », estime-t-il.

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Au service en charge des relations des Douanes camerounaises avec le public, on ne partagerait pas cette conclusion. Tant les fausses informations pullulent au sujet des transactions avec cette institution. « On compte bien de faux avis de ventes aux enchères publiques des marchandises (où les victimes envoient de l’argent à un faux compte mobile money croyant accéder à la première étape d’un achat bon marché, parfois motivés par des faux comptes ouverts au nom du directeur général des Douanes, ndlr). Les effets sont pervers puisque certains citoyens se font arnaquer », regrette un officiel. Le management de cette administration a réagi vu l’ampleur du problème. Quand il ne fait pas une dénonciation des fraudes par le biais de communiqués radio presse, il contre-attaque par les mêmes r&eacu...

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