Environ 200 scieries et une dizaine d’usines de transformation de grande et moyenne capacité constituent le parc entrepreneurial de transformation locale du bois au Cameroun. La majorité des unités, selon les données du ministère en charge des forêts et celui en charge de l’industrie, sont des petites scieries artisanales, souvent peu équipées et inefficaces. Il en découle que seulement 30 à 40 % du bois exploité est transformé localement. Ce qui est bien en deçà des objectifs fixés par le gouvernement qui depuis 2022 a renforcé l’interdiction d’exporter certaines essences de bois brut pour encourager la transformation locale. L’objectif visé étant de maximiser la valeur ajoutée pour le pays qui produit environ trois millions de m³ de bois par an. Il y a là le défi d’inverser la tendance de la grande partie de bois exportée sous forme de grumes (bois brut). Au cours du troisième trimestre 2024, le pays a en effet exporté 105 140 tonnes de bois bruts sous forme de grumes, pour un montant de 7,5 milliards de F selon les données de la Direction générale des Douanes. Ce qui permet aux producteurs locaux d’accéder plus que par le passé à certaines essences recherchées et à des prix qu’ils jugent plus abordables. Le challenge étant de valoriser localement une forêt d’environ 22 millions d’hectares, soit près de 45 % du territoire camerounais, riches en essences précieuses comme l’«ayous», le «sapelli», l’«iroko» et l’«azobé», il compte sur la valorisation locale de son bois pour impulser son développement industriel et économique national. Un objectif freiné selon certains producteurs par les difficultés d’accès aux financements. « Les artisans et petites entreprises n’ont pas facilement les garanties pour obtenir les capitaux nécessaires pour créer ou pour moderniser leurs équipements. Les banques hésitent à accorder des prêts, jugés risqués, tandis que les subventions publiques n’équivalent pas ce que d’autres bénéficient en important les billes de bois », explique Rigobert Oum, propriétaire d’une unité de transformation locale de bois. Il en découle un manque criant de machines pour la grande transformation du bois en pâte à papier par exemple. Les produits locaux transformés sont les planches, des contreplaqués, des meubles et des parquets, mais leur qualité et leur compétitivité restent limitées sur les marchés locaux et internationaux. Ce qui est justifié d’abord par la forte concurrence des produits importés. Grâce à une économie d’échelle, les meubles étrangers, moins chers, inondent les marchés du pays. Les torts se retrouvent partagés. « L’Etat qui passe le plus de commandes équipe majoritairement les bureaux avec du mobilier et de ...
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