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Filière bois: La transformation locale déploie ses ailes

Les unités en activité dans cette branche surfent sur les mesures gouvernementales visant à ralentir

L a transformation du bois au Cameroun connaît une dynamique intéressante, avec un passage progressif de l’exportation de grumes vers une transformation locale accrue. L’institut national de la statistique indique qu’en 2022, le pays ne transformait que 38% de son bois. En 2024, 47% de la production bénéficie d’une transformation. L’industrie locale réalise principalement une première transformation. Les grumes de bois bruts sont débitées et souvent exportées. Ces sciages, ce sont des bois découpés en planches. Il y a aussi une deuxième transformation qui offre les bois massifs reconstitués, notamment les bois assemblés pour former des pièces plus grandes, comme des panneaux. L’on a également des lambris, revêtements muraux et parquets. On trouve également les produits issus de la quatrième transformation au Cameroun, il s’agit des meubles, des portes et des fenêtres. « Il ne faut pas oublier les produits dérivés, comme les placages, la pâte à papier et autres bois traités », explique Roland Kundé, menuisier et formateur à Nkoabang à Yaoundé. Avec un tel potentiel, cette filière a été reconnue comme l’une des priorités de la Stratégie nationale de développement 2022-2030. « Aujourd’hui, lorsqu’on parle d’import-substitution, ce sont des filières qu’on voudrait accompagner pour qu’on ne continue pas à faire venir des produits finis de l’étranger, mais qu’on permette aux locaux de transformer et que cela puisse servir dans la commande publique, dans les habitations, chez les particuliers et autres », explique Hélène Mapoko Engore », experte dans la transformation du bois. Il faut dire que le gouvernement mise sur cette stratégie pour créer des emplois, stimuler l’économie et valoriser les essences forestières locales. Les spécialistes de la transformation du bois sont unanimes sur le fait qu’actuellement, on observe une réduction des exportations de bois grumes notamment des essences les plus connues (Sapelli, Iroko, Bubinga, Ayuos, Tali et Azobé), afin de favoriser la transformation locale.

Evolution des exportations de 2015 à 2019

Les données de l’Institut national de la statistique révèlent qu’en 2019, le Cameroun a exporté 554 520 tonnes de grumes. En 2018, ce sont 827 737 tonnes qui ont été vendus à l’international. Pour ce qui est de 2017, les chiffres d’exportations de grumes étaient estimés à 964 209 tonnes. En 2016, ils étaient de 737 017 tonnes et en 2015, 863 419 tonnes. Concernant l’exportation des sciages, l’on a 813 512 tonnes commercialisées à l’extérieur. En 2018, le volume des sciages atteignait 832 845 tonnes. En 2017, l’on était à 666 157 tonnes, en 2016 627 111 tonnes et en 2015, 534 725 tonnes. « Ce qui explique une montée de la transformation locale. « Le pays cherche à augmenter la production de produits dérivés du bois, comme les sciages, les placages et autres produits transformés », explique Sylvain Ngue, environnementaliste. Hélène Mapoko Engore parle aussi du potentiel du pays pour ce qui est de la disponibilité du bois, notamment dans la région de l’Est. « Le Cameroun n’a pas un problème de matières premières. La région de l’Est est riche en forêts et dispose un potentiel important pour la transformation du bois avec de nombreuses unités de transformation et forêts communautaires », ajoute l’experte. On compte plus de 300 essences différentes de bois, le pays regorge d’artisans ingénieux en la matière, « sauf qu’il faut un petit accompagnement pour rehausser la qualité de ...

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