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Industrie de l’habillement: Le neuf bat l’occasion

Les habitudes de consommation sur ce marché révèlent une préférence grandissante pour le prêt-à-port

Selon un rapport de l’Institut national de la statistique (INS) sur le commerce extérieur du Cameroun, entre 2021 et 2023, les importations de friperie ont connu une baisse en volume, de 68 818 tonnes à 61 221 tonnes. Malgré cette regression, la friperie reste un produit d’importation important dans le pays, avec des quantités considérables importées chaque année. L’INS révèle également que le Cameroun cumule tout seul près de 35% des importations de friperie de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) par an. Un sujet qui préoccupe aussi la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), notamment le gouverneur de cette institution bancaire. Yvon Sana Bangui a déclaré le 17 juin 2025 à Yaoundé lors de la Finance Week, que chaque année, les importations de friperies (vêtements et autres accessoires d’habillement usagé)s coûtent en moyenne 80 milliards de F aux six pays de la CEMAC. Il explique « dans la CEMAC, il y a 60 millions d’habitants et si les Etats développent les capacités industrielles dans le textile pour tous ces habitants, ils vont épargner 100 milliards de F par an et économiser 80 milliards de F d’importations de friperie. Il dénonçait ainsi la pression que les importations massives de biens et services exercent sur les réserves en devises de la CEMAC.

Relance de la filière

Pour ce qui est des capacités industrielles du textile au Cameroun, l’on apprend que la filière coton-textile-confection se trouve en face de défis et opportunités. Bien que le pays soit un important producteur de coton, (il a enregistré 395 000 tonnes durant la campagne 2023-2024, en baisse par rapport à la saison précédente, 329 021 tonnes) en Afrique sub-saharienne, la transformation locale de cette matière première reste limitée. Au cours d’une concertation sur le développement de la chaine de valeurs de la filière en 2024, présidée par le ministre en charge de l’économie, Alamine Ousmane Mey, l’on avait relevé que le marché du pagne est satisfait à 88% par des importations en provenance d’Asie. Du côté du textile, la situation n’est guère reluisante. « A terme, les facilités mises en place devraient permettre de doper la compétitivité et la productivité des entreprises, leur permettant de reconquérir le marché local et contribuer à l’exportation des produits finis, tout en réduisant la facture des importations des vêtements de seconde main estimée à plus de 38 milliards de F par an », avait expliqué le ministre. Seulement 5% de fibres produites localement sont transformées par les industries et l’artisanat local. Il existe cependant la volonté de relancer cette filière, notamment à travers la création d’interprofessions et le développement de clusters industriels, initiatives en cours pour améliorer la transformation locale et soutenir les opérateurs économiques. Ainsi le Cameroun vise à porter le volume de la transformation de 5% à 50% d’ici 2030, conformément au Plan directeur d’industrialisation, d’après le ministre en charge de l’industrie. Sans oublier le plan quinquennal de relance de la Cotonnière industrielle du Cameroun (CICAM), qui, avec un financement de 70 milliards de F compte moderniser son outil de production et relancer ses activités, notamment la transformation de fibres de coton en tissus. Ce financement va permettre d’atteindre 5106 tonnes de coton contre 1500 tonnes actuellement.

L’apport de la couture et du prêt-à-porter

D’après Georges Abena, couturier, installé au quartier Nsam à Yaoundé, la friperie bénéficie souvent d’une réglementation laxiste et de prix plus bas, ce qui rend difficile la concurrence pour les entreprises locales. Il reconnait cependant que beaucoup de couturiers s&...

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