Dans un environnement de guerre économique tantôt ouverte, tantôt feutrée, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a lancé le 24 juillet dernier sa première « Journée économique et finance ». Il s’agit, dira un orateur chargé de présenter ce groupe de réflexion, d’une « tribune pour apprendre à discuter sans combattre ». Et en fait de tribune, la Banque centrale l’a voulue fort discrète. Et pour cause, l’examen de la situation concerne les turbulences du partenaire américain. Officiellement, le thème était cependant libellé ainsi : défis et opportunités des tarifs douaniers américains pour les économies de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). En ouvrant cette réunion à huisclos à son siège de Yaoundé, le représentant du gouverneur de la BEAC, Mahamat Djibrine Souleyman, a indiqué qu’il s’agissait de trouver le moyen de faire face à la fluctuation des positions de Washington dans son commerce avec les pays de la sous-région. « L’OMC (Organisation mondiale du commerce) et l’AGOA (African growth and opportunity act, loi américaine favorisant certains échanges commerciaux avec l’Afrique depuis 2000) sont remis en cause chaque jour. Ces perturbations impactent l’économie mondiale et fragilisent les transactions commerciales avec un impact certain sur les économies de la CEMAC », a expliqué M. Souleyman.
En discutant entre cadres de la maison, universitaires et experts de divers horizons, la BEAC toruvera-t-elle des parades ? Evard Mounkala, directeur central des Etudes, de la Recherche, des Statistiques et des Relations internationales pour le commerce n’en espère pas moins. Il a expliqué d’entrée de jeu que dans le changement qui s’opère et où s’affrontent les grands de l’économie mondiale, la CEMAC peut rechercher des « opportunités d’importations à des tarifs réduits ». Comme celui qui profiterait de ceux qui tirent des marrons du feu, elle réduirait alors ses sorties de devises par exemple. D’un autre côté, la réflexion ouverte vise aussi à identifier les restrictions qui joueraient en défaveur de l’économie de la communauté. D’après la BEAC, des simulations effectuées en 2018 à la Banque de France prévoyaient un relèvement gén&...
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