C’est un sujet d’importance qui a retenu l’attention des experts africains, rassemblés à Yaoundé pendant deux jours, les 28 et 29 juillet derniers, pour parler de la question du droit d’auteur, comme moteur de l’économie créative. Le sujet est vital pour les créateurs des œuvres de l’esprit. Selon la définition communément admise, le droit d’auteur est l’ensemble des droits exclusifs dont dispose un créateur sur son œuvre originale. En fait, il s’agit de la protection des œuvres originales telles que les livres, les films, les musiques, les logiciels… qui sont des produits marchands. Au Cameroun, le droit d’auteur est régi par la loi n°2000/011 du 19 décembre 2000. Cette loi permet aux créateurs de contrôler l’utilisation qui est faite de leurs œuvres, comme la reproduction, la distribution, l’adaptation et la communication publique. En clair, c’est la protection légale de la propriété intellectuelle des créateurs. Quant aux droits voisins, cela concerne les droits des artistes-interprètes, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion. Ces droits protègent également les personnes qui contribuent à la diffusion et à la représentation des œuvres comme les chanteurs, les musiciens, les producteurs de disques et les chaînes de radio et télé. Mais quelle est la réalité du terrain ?
Conscients des enjeux financiers et des réalités socio-économiques du secteur, les experts africains, ne pouvaient plus continuer de laisser le filon de droit d’auteur et droits voisins, un secteur très porteur, filer entre les doigts de créateurs, de pays africains..., sans rien faire. Le souci est d’inverser la tendance et valoriser les talents africains. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et la Banque mondiale, les industries culturelles et créatives réalisent un chiffre d’affaires annuel de plus de 2 250 milliards de dollars. Elles emploient plus de 40 millions de personnes dans le monde. Un magot qui échappe à l’Afrique, réduite à seulement 3% de ce commerce mondial. Une potion congrue au regard de son immense potentiel, de sa richesse, de sa diversité et surtout de sa vitalité cultuelle et créative. Les organisateurs de la conférence de Yaoundé ont tiré la sonnette d’alarme, revu les données nationales, sous-régionales et continentales, précisément des pays membres de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI). Les problèmes du droit d’auteur et droits voisins, les insuffisances techniques, juridiques, organisationnelles… ont été ressassés. L’objectif est de proposer une feuille de route, définir des stratégies, des actions nationales et régionales concrètes devant impacter de manière significative le développement de l’économie créative au sein des pays concernés. Une ambition légitime.
Commentaires