Le financement des pays en développement en général et de l’économie camerounaise en particulier, est un sujet crucial pour soutenir leur développement économique, social et environnemental. Les pays en développement ont souvent besoin de ressources financières supplémentaires pour lutter contre la pauvreté, promouvoir l’éducation, améliorer les infrastructures, renforcer les systèmes de santé, promouvoir l’accès à l’eau potable et à l’énergie, ainsi que pour faire face aux défis liés aux changements climatiques. Pour la petite histoire, c’est effectivement à partir de 1874, avec l’auteur classique Walter Bagehot1 , que la responsabilité historique de la finance dans le développement économique a été mise en avant. Selon ce dernier, « l’argent est le nerf de la puissance économique » et la finance a joué un rôle essentiel dans le déclenchement de l’industrialisation en Angleterre, en facilitant la mobilisation de capitaux pour des « immenses travaux ». Toutefois, l’effet de la finance sur l’économie réelle est discuté et différemment perçu. En général, la revue évolutive historique de la théorie permet de faire émerger deux tendances opposées à savoir : d’une part, les auteurs classiques et néo-classiques ont pendant longtemps considéré la finance comme neutre dans les théories traditionnelles ; d’autre part, les Keynésiens vont affirmer des liens entre facteurs financiers et évolutions macroéconomiques. Les enjeux de la finance pour les économies africaines sont nombreux ; ils résident dans sa capacité à faciliter la rencontre entre le capital et le travail, qui permet aux épargnants et aux emprunteurs de retarder ou d’avancer leur consommation, et aux individus de partager et d’échanger le risque. Vu sous cet angle, la finance a un rôle majeur à jouer dans le développement à travers principalement la facilitation et l’allocation optimale de l’épargne vers l’investissement productif. Même si la pesanteur de la continuité empêche en général toute velléité de changement, l’avènement des crises financières a également marqué l’évolution de la question. Tout récemment, le rôle de la finance dans le développement a reçu une attention spécifique dans la littérature pour au moins deux raisons. Premièrement, le financement optimal des économies africaines semble n’avoir pas été effectif comme on le pensait. Deuxièmement, l’accumulation du capital et les innovations technologiques sont pourtant au rendez-vous. Dans ce contexte, la nécessité d’aller au-delà des méthodes de financement traditionnelles s’impose. A ces raisons, se sont ajouté un contexte essentiellement marqué par la guerre en Ukraine, l’accélération du réchauffement climatique, l’accroissement de l’endettement dans un contexte de covid-19. C’est cet ensemble de difficulté renforcé par la difficulté des pays en développement d’atteindre les Objectifs du Développement Durable (ODD) qui a donné naissance au nouveau pacte financier mondial comme solution. Principalement, selon ce pacte, avancer avec solidarité et ambition permettrait d’atteindre des ODD, la neutralité carbone et nos objectifs communs de protection de la biodiversité. Considérant ce qui précède, l’on est en droit de se poser la question de savoir.

quelle implication peut avoir le sommet sur le nouveau pacte financier qui vient de se tenir en France pour le Cameroun ?

Cette préoccupation centrale est au cœur de cette réflexion qui soutient premièrement que dans pareil contexte, ledit pacte est justifié pour améliorer la capacité de l’économie camerounaise à atteindre les ODD ; et deuxièmement ceci à condition de respecter certaines contraintes pour éviter que la montagne accouche d’une souris.

1) Le nouveau pacte financier : un changement de paradigme pour un financement optimal du développement à la faveur d’un environnement changeant

La donne promue par le nouveau pacte financier consiste à proposer un mode de financement qui prend en compte les faits stylisés liés aux changements de la variable environnementale. De fait, les implications de l’environnement financier pour le Cameroun peuvent varier en fonction de plusieurs facteurs tels que l’économie du pays, les politiques gouvernementales, les relations internationales et les tendances économiques mondiales. L’environnement financier peut influencer les décisions d’investissement étranger au Cameroun ; affecter l’accès du Cameroun aux financements internationaux, tels que les prêts auprès des institutions financières internationales ou l’émission d’obligations sur les marchés financiers mondiaux ; influencer la stabilité de la monnaie nationale du Cameroun. Les fluctuations des taux de change peuvent avoir des conséquences sur l’importation et l’exportation de biens et services, ainsi que sur l’inflation. Une politique monétaire efficace et une gestion prudente des réserves de change peuvent contribuer à maintenir la stabilité monétaire ; et/ou influencer la coopération internationale du Cameroun avec d’autres pays et institutions financières. Il convient de noter que ces implications peuvent varier en fonction de l’évolution des conditions économiques et financières mondiales, ainsi que des politiques et des mesures prises par le gouvernement camerounais pour favoriser la stabilité financière et la croissance économique. S’agissant de cet environnement sans cesse changeant, l’on peut s’appesantir sur la guerre en Ukraine, l’accélération du réchauffement climatique et l’endettement élevé du pays. La guerre en Ukraine, qui a commencé en 2014, lorsque la Russie a annexé la Crimée et soutenu des groupes séparatistes dans l’Est de l’Ukraine a eu un impact indirect sur le financement des pays en développement en général et du Cameroun en particulier. Il s’agit d’un conflit qui perdure en entraînant des pertes humaines, des déplacements massifs de population, u...