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« L’accès à la matière première n’est plus aisé »

Marie Nyam Bessa, artisane fabricante et commerçante de vêtements à base d’Obom.

Qu’est-ce qui vous a motivée à vous lancer dans la confection des vêtements à base d’Obom ?

Ce sont mes origines ancestrales qui m’ont poussé à développer cette vision. Mes grands-parents me montraient beaucoup d’écorces au village et je captais rapidement. J’étais aussi curieuse. C’est ainsi que j’ai appris auprès d’eux, et même lorsque je me suis retrouvée dans mon cadre personnel, j’ai continué à exercer cette activité. Au départ, j’allais en forêt chercher juste des quantités nécessaires pour confectionner à la commande des patriarches et de quelques personnes qui aimaient les vêtements traditionnels. Progressivement, j’ai constaté qu’il y avait une forte demande y compris en ville et même par des étrangers. Cela m’a davantage motivée à accroître la fabrication de ces vêtements que j’expose à divers endroits pour permettre à tous ceux qui le sollicitent de s’en procurer.

N’y a-t-il pas une réticence des consommateurs qui peuvent supposer que ce sont des tenues réservées aux initiés ?

l’écorce que nous utilisons est une essence thérapeutique. Ceux qui se vêtissent des tenues que nous confectionnons à base d’Obom, peuvent eux-mêmes vous témoigner des apports qu’ils constatent sur leur santé. Il y a peu d’appréhensions à telle enseigne que de nombreux clients n’hésitent pas à nous escroquer. Nous avons dans nos fichiers une longue liste de personnes qui, au fil des années, ont effectué des achats de vêtements d’Obom à crédit, se contentant de donner une avance sur la base de la confiance et qui ne sont plus jamais revenues éponger leurs dettes. Nous contournons désormais cette difficulté en commercialisant prioritairement aux touristes et à tous ceux qui paient le juste prix avant de repartir avec leurs vêtements.

Quelles sont les autres difficultés auxquelles vous êtes confrontée ?

J’évoquerai d’abord l’accès à l’Obom, cette essence qui constitue la matière première. Avant, je trouvais l’Obom dès l’entrée de la forêt. Je me contentais de l’écorcer en sachant qu’en revenant au bout d’une saison, la même écorce se serait de nouveau reconstituée. Maintenant, il faut s’enfoncer de plus en plus dans la forêt pour trouver cette essence avec peu de certitude de revenir la saison d’après en retrouver. Ceci s’explique par de nombreuses coupes désordonnées du bois dans nos forêts. Ces efforts consentis dans la recherche de cette écorce et dans la confection s’ajoutent aux difficultés financières. Ce qui limite notre volonté de recruter une main d’œuvre consistante pour satisfaire les c...

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