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Financement des femmes entrepreneures: Qu’est ce qui coince ?

Elles vivent un véritable parcours du combattant pour avoir accès aux crédits bancaires.

Cela fait maintenant 23 ans que Joséphine Tadjore est entrepreneure. Elle fabrique des produits cosmétiques qu’elle commercialise au Cameroun et dans d’autres pays. Seulement, trouver des financements pour faire évoluer son activité s’est avéré très difficile tout au long de son parcours. La cheffe d’entreprise explique avoir déposé plusieurs dossiers de crédit dans des banques, mais aucune réponse positive ne lui a été donnée, pourtant ses affaires marchaient bien. Joséphine Tadjore n’est pas seule dans ce cas. Agathe Nanga, autre entrepreneure, affirme aussi que les femmes cheffes d’entreprise n’ont pas facilement accès aux micros crédits comme les hommes. « Dès qu’on sait que tu es une femme, une méfiance s’installe, on ne nous prend pas très au sérieux », déplorent les deux dames. D’après elles, les banques devraient pourtant leur faire confiance, au lieu de cela, elles leur exigent des documents difficiles à trouver, notamment le titre foncier. Voilà une des preuves que les femmes entrepreneures camerounaises font face à une problématique cruciale dans leurs entreprises. C’est l’insuffisance de financement pour leurs projets. C’est sans doute ce qui justifie le choix du thème de la Journée internationale des droits de la femme pour l’édition 2024, notamment « Investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Le constat est visible à tous les niveaux, la gent féminine a de la peine à acceder aux financements. Il faut déjà aussi dire que la majorité de ces femmes détiennent de très petites entreprises, presque des exploitations familiales. Et avec des financements dérisoires (5 à 10 millions de F) qu’elles essaient d’investir dans leurs activités, notamment la transformation des produits vivriers. Mais, ces montants sont apparemment insuffisants, puisqu’elles font appel à des banques pour des appuis financiers supplémentaires. Malheureusement, les institutions financières restent sourdes à leurs sollicitations. Pour Aline Valérie Mbono Ngono, secrétaire exécutive au Groupement des entreprises du Cameroun (GECAM), les conditions d’octroi de crédits aux femmes entrepreneures sont drastiques. Avec un très faible taux d’accès au crédit accordé aux femmes, il était de 5% en 2020. Il a légèrement évolué, aujourd’hui il est de 10%, « toujours aussi dérisoire ». Même si elle reconnait que de manière naturelle, les femmes entrepreneures ne pensent pas d’abord aux banques pour financer leurs projets, mais en premier aux tontines, le secrétaire exécutif indique néanmoins qu’il existe une sorte de marginalisation par rapport aux hommes. Pour prétendre à un prêt dans une banque, la femme entrepreneure doit d’abord tenir un état financier digne de ce nom. Il faut également une déclaration statistique et fiscale, « si vous ne les possédez pas, vous n’intéressez pas les banques. « Elles suivent la réglementation de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac), explique-t-elle. La secrétaire exécutive indique que les règles des institutions financières sont rigides vis-à-vis des entrepreneures. Il faut avoir un chiffre d’affaires constant depuis des années, sans oublier une garantie bancaire et une caution mobilière, ce que la majorité d’elles n’ont pas toujours. Solange Ebene qui détient une PME dans la ville de Douala, opère dans l’agro-alimentaire et sa copine Armelle T., qui a requis l’anonymat, dans le BTP expliquent comment elles avaient sollicité des crédits il y a quelques années dans une banque de la capitale économique. La banque...

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