Les activités d’exploitation autour des sites miniers contrastent avec la misère ambiante.
Assis sur un talus, Abdou fume une cigarette « pour reprendre des forces », avant de redescendre dans le puits de mine. Rencontré en cette fin d’après-midi du 17 juin 2021 sur le site minier de « Camp bleu » à Colomine dans l’arrondissement de Ngoura, département du Lom-et-Djerem, région de l’Est, l’orpailleur de 28 ans vient de passer trois heures de temps au fond d’une galerie souterraine de plus de 15 mètres à creuser la roche, à la recherche de l’or. Il présente des signes de fatigue, parce qu’il a de la peine à respirer. Mais, il n’a pas d’autre choix que de rentrer à nouveau dans le trou. Ce travail, Abdou le fait depuis plus de six ans, pour joindre les deux bouts. « J’ai abandonné l’école à 16 ans, parce que mes parents n’avaient pas assez d’argent. J’ai commencé le commerce qui n’a pas réussi. J’ai dû rentrer dans la mine pour chercher quelque chose qui peut rapidement me donner de l’argent », explique-t-il. Comme lui, une quarantaine d’autres mineurs sont en activité sous la terre, pieds nus, pour trouver de l’or. Le reporter de CBT a de la peine à imaginer que plusieurs hommes se trouvent sous ses pieds au moment de sa visite. Dans la localité, l’or est une activité à résultat rapide. Sur le site de « Camp Mary », Mariatou, jeune fille-mère âgée de 19 ans, effectue le lavage de la boue extraite du sous-sol. Avec son bébé au dos, toute la moitié de son corps est noyée dans une eau de couleur jaunâtre. Elle extrait quelques paillettes d’or qui ne lui appartiennent pas. Les salaires versés aux orpailleurs varient entre 50 000 F et 80 000 F. Les femmes perçoivent parfois moins que les hommes. Ceux qui travaillent pour leur propre compte vendent le gramme à 22 000 F pour ce qui est de l’or du caillou et à 25 000 F pour l’or du gravier. « Il n’y a pourtant pas de différence car l’or c’est l’or. Les « Aladji » font tout cela pour nous escroquer », confie un orpailleur. Le produit extrait profite davantage à celui qui est à l’extérieur, qu’à celui qui risque sa vie dans le trou. La machine est bien huilée. A Colomine (colline de l’or ; Ndlr), ce sont les collecteurs, communément appelés « Aladji », qui font la pluie et le beau temps. Ils mettent à la disposition des mineurs, le matériel d’extraction constitué notamment de pelles, de pioches, de motopompes, du carburant, etc. Ils se chargent également du repas journalier. Toutefois, ce matériel est octroyé sous forme de crédit. « Autant les ouvriers mettent du temps à trouver de l’or, autant ils s’endettent davantage auprès des financiers. Lorsqu’ils trouvent un filon, c’est pour rembourser les dettes », fait savoir Iya-Ouba Alhadji, sec...
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